Comme beaucoup d’entre vous sans doute, adeptes de motos rétros, depuis des années je ne portais plus que des casques jet. Le look est top, le style assorti, on respire, et le champ de vision est appréciable. Oui mais voilà, la protection en cas d’accident ou d’intempéries est toute relative ! Ma petite sortie de route l’an passé m’a ramené ça à l’esprit, et puis je commençais à en avoir assez de devoir supporter les coups de fouet de la pluie. Ces derniers mois je m’étais donc mis à reconsidérer les intégraux, il faut dire que les fabricants nous y ont bien aidés en produisant (enfin !) des modèles vintages homologués et apparemment sérieux. Dans le genre DMD a frappé fort, en sortant, après un modèle relativement classique, le Rocket, un casque au look bien radical : j’ai nommé le Racer.

Que s’est-il passé dans la tête des designers italiens ? Ont-ils été inspirés par les « stromtroopers » de « Star Wars » ? Par des vidéos de rodéos bōsōzoku ? Par des images d’archives de MX aux U.S. ? Rien de tout cela sans doute, car de toute évidence le dessin est directement pompé sur celui du fameux Bell Moto 3. Jamais entendu parler de ce casque ? Allez faire un tour sur la Bay et vous en trouverez quelques-uns d’occase à des prix complètement dingues, pour des produits vieux de 30 ans et donc forcément souvent un peu rincés… Etant donné l’engouement pour ces reliques, pas étonnant qu’une marque ait été tentée, en quelque sorte, de « rééditer » ce heaume que l’on croisait plutôt sur les pistes de motocross au début des années 80, mais qu’on retrouve aujourd’hui plus facilement sur la tête de bikers japonais amateurs de fonte HD.

Edit du 15 décembre 2014 :
Ce casque serait en fait, non pas inspiré du fameux Moto 3, mais plus directement du Bell Moto Star moins connu…
A ce sujet, lire la remarque très pertinente de Panda !

L’avantage, c’est qu’on peut maintenant s’offrir un neuf au prix du vieux, et qui plus est répondant aux standards actuels, estampillé CE, conforme à la norme européenne quoi. Rassurant ! Et sans doute exigé par votre assureur pour vous indemniser en cas d’accident. Pensez que ce n’est pas forcément vous qui lui remettrez, puisque vous pourriez très bien être inconscient, difficile d’effectuer un tour de passe-passe quand on est dans le coma…

De prime abord on a donc un casque homologué au look ravageur, qui plaît ou ne plaît pas mais ne laisse en tout cas pas indifférent. Livré sans option autre qu’une housse de transport et de protection rudimentaire, et en blanc uniquement, il peut être équipé d’un masque, ou d’une visière grâce aux pressions présentes sur le front. Les plus foufous n’hésiteront pas d’ailleurs à y greffer une bubble visor, pour rendre la chose encore plus weird… C’est possible !

Personnellement j’ai opté pour des goggles bien assorties, genre MX à l’ancienne, mais pas forcément bien adaptées, puisqu’elles peinent à se loger dans l’ouverture prévue à cet effet. Celle-ci n’est pas très haute, et tous les masques du marché n’y trouveront pas leur place… Mieux vaut essayer avant d’acheter ! En largeur en revanche rien à dire, le champ de vision offert par ce DMD est suffisant, équivalent à celui d’un jet il me semble. A noter qu’il n’y a pas de rabat pressionné à l’arrière, pour maintenir la lanière. Cela peut-être gênant si vous aimez parfois rouler lunettes relevées, autrement ce n’est pas un problème, une fois en place elles ne risquent pas de bouger.

A l’usage, on peut être agacé par la double D. Bien qu’habitué à ce système de fermeture je la trouve ici difficile à manipuler, une sangle un chouïa plus longue coté boucle aurait sans doute aidé à la manœuvre, en rendant les anneaux et la pression plus accessibles. Mais avec le temps on s’y fait, et on prend le pli de seulement détendre la lanière avant de l’enfiler, plutôt que de l’ouvrir complètement.

En roulant, on apprécie vraiment le confort de ce casque qui tient parfaitement en place sans pour autant compresser. La calotte est légère, +/- 1250 g de fibre de verre et autres matières. On est à l’aise, les sons sont bien atténués mais pas complètement étouffés (à quoi bon rouler en échappement libre sinon !). Il n’y a pas de bruits parasites ou de turbulences, juste un léger filet d’air, la jonction avec le masque n’étant bien sûr absolument pas étanche. L’avantage c’est qu’on est jamais embêté avec la buée, même quand il fait franchement frais (l’hiver est tombé d’un coup ici !). En revanche, une cagoule peut être la bienvenue par grand froid.

Un examen approfondi de ce casque révèle une finition correcte dans l’ensemble. Le logo de la marque, pour une fois apposé sur le coté, est assez discret, et la ligne très pure, dénuée d’aérations, d’excroissances ou de fioritures. Toute l’originalité de ce modèle réside dans sa mentonnière en forme de bec, si caractéristique. Seul le joint en façade aurait mérité une attention supplémentaire, pour rendre sa jonction invisible, celui de l’embase étant mieux fini, pourvu d’une pièce supplémentaire à cet endroit. L’intérieur, en simili cuir pour la partie visible et en tissu velours pour la partie en contact avec la peau, n’appelle en revanche pas de critique, partiellement démontable et lavable, il est aussi agréable à l’œil qu’à porter.

Quelle conclusion tirer de tout cela ?

Ces derniers mois, on a vu plusieurs marques proposer des intégraux rétros plus ou moins réussis. Dans le lot, DMD avec son Racer à 320,00 EUR se positionne, il me semble, comme le moins cher des modèles homologués, sinon un des moins chers. C’est pourtant celui qui ose le plus fort parti pris esthétique ! Evidemment, pour le prix on trouve facilement des casques avec des systèmes d’aération sophistiqués et des écrans solaires rétractables intégrés, par exemple, le genre d’options que ce produit ne propose pas. En revanche, il sort nettement du lot et a plus de chances d’être assorti à votre moto, surtout si celle-ci a l’air d’avoir été customisée à Tokyo !

A l’usage avec un bon masque, et plus encore sans doute avec une visière, il est très confortable. La différence avec mon jet habituel, pourtant d’assez bonne facture, est très nette ! Fini le picotement de la pluie ou les remous à haute vitesse, celui-ci protège bien tout le visage et reste parfaitement en place quelle que soit mon allure. D’ailleurs, bien que je m’étais largement habitué à rouler en open face et même avec les lunettes relevées, je me surprends maintenant à « faire la tonne » plus souvent qu’auparavant… Espérons que je ne sois pas pour autant amené à tester son comportement en cas d’accident ! Vous l’aurez compris, même si contribuer à son succès pourrait nuire à son originalité, j’aime ce casque et le recommande.

Edit du 29 janvier 2015 :
A voir, d’autres images de ce produit issues d’un shooting perso, dans cet article récapitulatif paru ultérieurement.

P.S. : Produit aimablement fourni par Kustom Workshop.

Et photos pour partie chipées à Lorenzo Buratti.

A propos de Susokary :

Ch'timi né en 1978, et motard depuis le berceau qu'aura été le panier de mes vieux, j'ai commencé à rouler de mes propres roues en Honda QR 50, et chevauche aujourd'hui une Kawasaki W650 qui ne demande qu'à être customisée. Encore une "bratstyle à deux balles" ? Web monkey de métier, amateur de bière et passionné de moto, autrefois brasseur de "Chicks and beers", désormais au guidon de "Un pneu dans la tombe", j'apporte ma modeste pierre à l'édifice de quelques entreprises œuvrant dans l'univers motocycliste.

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