« Bone Destroyer », un blase de catcheur ? Plutôt le nom que Breizh Coast Kustoms a donné à sa 27ème création : une furax Honda XLR 600 de dirt track !

Vous vous souvenez sûrement de son méchant Sportster taillé pour les ovales de terre, que je vous présentais en juin dernier. Cette fois Yann, de Breizh Coast Kustoms, nous revient avec une machine préparée pour les circuits français. En effet, cette superbe Honda XLR 600 de dirt track, sortie de son atelier, est accommodée aux courses organisées par Vintage Racing Spirit (sujet évoqué ici l’an passé…), en collaboration avec la FFM, qui fixe une limite à la cylindrée.

« Le challenge mis sur pied est composé de 3 catégories :

• Les "vintage" (avant 81) ;
• Les "yougtimers" (de 81 à 95) ;
• Et les "modern" (après 95).

Mais dans tous les cas on ne peut engager de motos de plus de 750 cm3.
De retour de Dirt Quake VI avec mon "Hooligan Tracker" (note du taulier : la Harley mentionnée plus haut…), il me fallait donc me lancer sur de nouveaux projets. Car oui, étant donné les déplacements que cela va occasionner, autant en profiter pour rouler dans plus d’une série et disposer d’un temps d’essai supplémentaire ! »

Simplifiée, adaptée à un usage piste, la Yamaha XS 500 street-tracker qui lui servait de daily ride se faufilera sans soucis parmi les anciennes. Mais pour pouvoir intégrer la classe intermédiaire, notre camarade a du se concevoir une toute nouvelle bécane…

« Stockée dans un coin sombre de l’atelier, une XL 600 RM de 1987 attendait sagement son heure. Je destinais au départ son gros mono fiable et son châssis à tubes carrés à la création d’une RS 600 replica, mais transposée à la route, et dépourvue de la cinématique trop complexe de l’amortisseur qui n’a d’ailleurs jamais été réutilisée. Certainement pas une solution au top pour le flat track… Du coup j’avais déjà greffé à ce cadre une paire de Bitubo chipés à une Honda CB 500 PC32, et à l’avant les tubes de fourche d’une Yamaha R6 de 99. Ces derniers sont souvent montés sur des machines de course, recommandés pour leur longueur et leur poids. Dans mon cas leur installation a été d’autant plus facile que leur diamètre de 41 mm est identique à l’origine. Un sacré gain de temps ! »

L’ajout de cales en téflon a toutefois été nécessaire, pour pré-contraindre les ressorts et éviter au pneu de venir au contact du simple berceau. Il faut dire que des jantes Mag 19 pouces à bâtons équipent cette Honda XLR 600 de dirt track. Prélevées sur des Kawa et chaussées ici de Mitas H-18, elles ont à l’arrivée une taille respectable, ce qui n’est pas sans conséquences.

« J’avais à la base prévu ce set de roues pour le Sportster, mais le règlement anglais ne me permettait pas de l’utiliser. Déjà prêt, j’ai donc décidé de le recycler sur ce projet. Surprise : les écartements des fourreaux et du bras sont les mêmes sur la Harley et sur la Honda ! Encore un précieux temps économisé… »

Malgré un planning tendu, et afin de grappiller quelques grammes, notre camarade a pris le temps d’éliminer les supports superflus du cadre et de la fourche. Le frein avant a disparu au passage. Tandis qu’à l’arrière c’est un disque maison que pince l’étrier de Suzuki GSX-R, commandé par un maître-cylindre de la même origine, et pourvu de plaquettes Brembo Racing.

« Pour la piste, je préférais un moteur dénué de démarreur. C’est donc un bloc de XLR 86, kick only, que j’ai logé dans le châssis. Ceci m’a permis de virer le gros du faisceau électrique, et la batterie, avant de piocher chez NGK pour le câblage et la bougie. L’embrayage repose sur des disques upgradés et des ressorts renforcés. L’admission se fait via un filtre K&N, et l’échappement via une ligne homemade en inox. Il a fallu ajouter un gros DB killer au silencieux, car au 1er contrôle technique d’avant course on a mesuré 124 décibels… Oups ! »

Coté habillage, c’est de nouveau RedMax SpeedShop qui a été sollicité. Le réservoir « Champion » et la coque arrière « Knight » sont en fibre. Pour les moderniser, Yann a pris le parti de redessiner les plaques numéros intégrées, de les redécouper. C’est réussi ! Composite Sellerie a fourni les protections de fourche, KCP Designs pris en charge la peinture, Cap Enseignes créé les stickers, et Éric Clément habillé le fond de selle, tandis que certaines soudures et divers usinages ont été confiés à T2xC.

« Je collabore aussi depuis un moment avec le concessionnaire Honda local, Moto Sélection à Quimper. Pour les remercier de leur support à un pilote débutant, j’ai choisi de coller au line-up 2017 de la marque ailée, d’où cette déco noir-blanc-rouge. J’ai pensé cette bécane comme une vitrine roulante pour mon atelier. Mais je me demande quand même s’il était bien raisonnable de produire quelque chose d’à ce point fini, sachant que je vais tôt ou tard lui faire mordre la poussière en essayant de rentrer plus vite dans les courbes, et probablement la casser… C’est triste ! »

Si notre camarade ironise, c’est sans doute parce que sa machine fait déjà pas mal d’envieux, et qu’il est sollicité par certains qui aimeraient, eux aussi, s’initier à la glisse en 2018… Du coup, il a décidé de se lancer dans la production d’une petite série de motos identiques ! Base et design similaires à cette Honda XLR 600 de dirt track, mais couleurs et options à la carte. Alléchant, nan ? Quelques chiffres pour vous mettre encore un peu plus l’eau à la bouche : l’empattement est passé de 1,46 m à 1,37 m, l’angle de chasse de 28° à tout juste 23, la hauteur de selle de 94 à 82 cm, et quelques kilos ont évidemment été éliminés, sur les seulement 146 d’origine. Sur le papier, tout ça ressemble quand même à un beau petit piège ! Du coup, une question me brûle les lèvres : on signe où, Breizh Coast Kustoms !?

P.S.: Yann souhaitait au passage remercier l’ensemble de ses soutiens sur ce projet :

Et nous offrir, en bonus, 2 très belles photos prises en pleine action par Nicolas Serre.
Un seul mot me vient à l’esprit… GÂÂÂÂÂZ !

A propos de Susokary :

Ch'timi né en 1978, et motard depuis le berceau qu'aura été le panier de mes vieux, j'ai commencé à rouler de mes propres roues en Honda QR 50, et chevauche aujourd'hui une Kawasaki W650 qui ne demande qu'à être customisée. Encore une "bratstyle à deux balles" ? Web monkey de métier, amateur de bière et passionné de moto, autrefois brasseur de "Chicks and beers", désormais au guidon de "Un pneu dans la tombe", j'apporte ma modeste pierre à l'édifice de quelques entreprises œuvrant dans l'univers motocycliste.

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