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Steve McQueen : le "King of Cool", vraiment ?

Steve McQueen : le « King of Cool », vraiment ?

On le sert à toutes les sauces, à toutes les pubs, à tous les produits dérivés… Mais si Steve McQueen était vraiment le « King of Cool », ça se saurait !

Note du taulier :
Papier de votre serviteur paru initialement dans le premier numéro de "All you need is ride", désormais épuisé. T’es en possession de ce fanzine collector ? Bien joué ! Non ? Alors voici un des articles qui jusqu’ici t’avait probablement échappé.

Depuis que la mode est au vintage, qu’il est devenu tendance de rouler en classique, que toutes les marques ou presque ont sorti leur gamme ou leur modèle néo-rétro, il est partout. Steve McQueen, le « King of Cool », n’a jamais aussi bien porté son surnom. Mais franchement, est-ce bien mérité ?

Ok, le mec était plutôt beau gosse, de notoriété publique un homme à femmes. Ok, il apprenait les arts martiaux avec Bruce Lee, et son maitre dira même de lui dans une interview : « that son of a gun’s got the toughness in him! ». Ok, on pouvait le voir au cinoche, et ses rôles d’anti-héros ont fait de lui une icône de la contre-culture. Ok, comme beaucoup de vedettes il palpait de l’argent en masse, et six ans avant sa mort il était même la star de cinéma la mieux payée au monde. Ok, et c’est sans doute ce qui nous intéresse le plus, le gars était un pilote chevronné, et ses cascades à moto dans des films comme « The Great Escape » ont marqué les esprits des motards que nous sommes.

Oui mais voilà justement, ce saut de 3,70 m de haut et 20,00 m de long par dessus la barrière, c’est à Bud Ekins qu’on le doit, Steve conduisant en fait la machine d’un des poursuivants dans cette scène (et non l’Anglaise maquillée en Allemande par un des pères de la Kustom Kulture, Von Dutch lui-même). Et cinq ans plus tard, dans « Bullit », on fait appel à la même doublure pour tourner la scène de poursuite en voiture. Alors, Steve McQueen, une réputation usurpée ?

D’autant que, finalement, quand on pense à un mec « cool » sur une bécane ce ne sont pas les références qui manquent, même en se limitant aux acteurs d’Hollywood aperçus aux guidons de twins Triumph de l’ère Meriden. La preuve…


Marlon Brando et sa 6T Thunderbird, dans « The Wild One » en 1953 :

Steve McQueen : le "King of Cool", vraiment ?

S’il pouvait aussi incarner le séducteur macho dans sa jeunesse, on peut dire qu’il a quand même nettement moins bien vieilli ! Il suffit de comparer leurs physiques respectifs dans des films comme « The Godfather » et « The Getaway », tous deux sortis la même année (en 1972) et alors qu’ils avaient grosso modo le même âge… Y a pas photo !

Quant à ses conquêtes, si elles sont aussi très nombreuses tout le monde sait aujourd’hui qu’il y a eu dans le lot une flopée d’hommes, ce qui quoi qu’on en pense fiche quand même un coup à la virilité du personnage, surtout du point de vue de ceux qui ont lu « Brando Unzipped »… Et l’ont du coup aperçu immortalisé en gros plan en train de pratiquer une fellation !

Inutile à mon avis de pousser plus en avant l’analyse, bien qu’il ait beaucoup de qualités il me paraît évident qu’une grosse partie de notre communauté refuserait de s’identifier à Brando.


James Dean et sa T110 Tiger, sur le tournage de « Rebel Without a Cause » en 1955 :

Steve McQueen : le "King of Cool", vraiment ?

Avec son allure de jeune premier à cheval sur une si belle bécane, et son rôle de rebelle au cinéma qui reste dans toutes les mémoires, sûr que sur le papier il dispose de solides arguments. Mais sur la pellicule seulement !

Car dès que l’on s’attarde sur sa vie privée on découvre là aussi un homme qui marchait à voile et à vapeur, et sa disparition, certes tragique, mais au volant d’un cabriolet de petit minet, n’est pas non plus des plus évocatrices pour la plupart des motards virils que nous sommes. Next!


Clint Eastwood et sa TR6 trophy, dans « Coogan’s Bluff » en 1968 :

Steve McQueen : le "King of Cool", vraiment ?

Clint Eastwood n’est pas beau, il a une gueule. Ce n’est pas non plus une montagne de muscles, mais il a du charisme, de l’autorité. Sa taille (1,95 m) et son expérience d’instructeur militaire en Corée y sont sans doute pour quelque chose.

C’est un self-made-man à la carrière impressionnante, aussi indépendant, voire solitaire, dans la vie que dans les rôles qu’on lui confie à l’écran. Il incarne aussi les valeurs morales, joue « Le Bon » dans le dernier volet de la « Trilogie du dollar ».

C’est également un amateur de musique notoire, de country, de jazz et de blues en particulier, et il possède même son propre label, à l’origine filiale de la Warner Bros, Malpaso Records. Le voir dans le documentaire « Piano Blues », échanger avec des pointures comme Ray Charles, Little Richard ou Fats Domino, le tout en étant coiffé et sapé comme s’il s’apprêtait à sortir les poubelles, le classe pour moi définitivement dans la catégorie des « badass ».

Malheureusement, ses opinions politiques depuis toujours marquées et assumées sont trop clivantes, et les motards tendance Coluche ou hippie ne peuvent que difficilement s’identifier à ce vieux réac’. D’autant qu’il apparaît en outre de plus en plus atteint par la sénilité, depuis qu’il a accepté de donner son foyer en spectacle dans une grotesque émission de télé-réalité… Désolé Clint, je t’admire, mais t’es pas le candidat idéal pour faire l’unanimité.


Elvis Presley et son desert sled, dans « Stay Away Joe » la même année :

Steve McQueen : le "King of Cool", vraiment ?

Elvis, c’est l’homme des superlatifs. Sept-cents-millions de disques vendus de son vivant, une trentaine de films tournés, plus de mille concerts donnés aux USA, dont près de la moitié rien qu’à Las Vegas, une fortune estimée à cent-cinquante-millions de dollars au moment de sa disparition… D’un autre coté, son surnom ressemble à un diminutif, ce n’est pas le « King of Cool », non, juste le « King », tout court.

Il faut dire qu’il a révolutionné la musique, en inventant presque le Rock ‘n’ Roll, et qu’il a à ses débuts déchaîné les haines autant que les passions. La jeunesse et les filles en particulier l’adorent, mais l’Amérique puritaine elle le déteste (à cause surtout de ses poses lascives et de son déhanché provoquant, à tel point que la police s’invite parfois dans ses concerts), et rien que ça devrait nous inciter à l’aimer !

D’un autre coté, son goût pour les costumes extravagants a de quoi dérouter. Bien sûr, il n’est pas le seul artiste à aimer se travestir ainsi, Johnny, Cloclo, les Village People… Mais dans le monde de la moto, en dehors d’Evel Knievel, personne n’a jamais osé la cape et les paillettes ! Et c’est plutôt tant mieux, nan ?


Henry Winkler et sa TR5 Trophy, dans « Happy Days » durant les années 70 :

Steve McQueen : le "King of Cool", vraiment ?

Une machine qu’il avait reçue des mains d’Ekins justement, la doublure de McQueen. Vous vous souvenez de cette sorte de télékinésie dont il était capable ? D’un simple claquement de doigts, il pouvait au choix déclencher la lumière de son bureau (entendez, les chiottes), ou bien faire s’évanouir une gonzesse qui passait à proximité et lui tombait alors dans les bras… C’est simple, il incarnait littéralement le fait d’être « cool » dans cette série !

Mais inutile d’analyser en détail sa vie personnelle pour vérifier s’il ferait ou pas un bon candidat. Le mec, et tout le monde le sait aujourd’hui, n’avait même pas le permis de conduire, et était en fait bien incapable de piloter la bécane qui lui avait été confiée. Looser…


Anthony Quinn et sa T100 Daytona, dans « R.P.M. » en 1970 :

Steve McQueen : le "King of Cool", vraiment ?

Vu sa filmographie (presque aussi imposante que celle de notre Gégé national en parlant de motards), il n’est pas bien difficile de se rendre compte que le gars passait sa vie dans les studios, et donc qu’en dehors du contexte de ce fameux long métrage il n’a pas souvent du avoir l’occasion de rouler à moto. Par ailleurs, on ne peut pas dire non plus qu’il avait une image très Rock ‘n’ Roll… Alors, je passe !


Warren Beatty avec la même machine, dans « Shampoo » en 1975 :

Steve McQueen : le "King of Cool", vraiment ?

Warren, c’est le mâle américain dans toute sa splendeur. Le mec a eu tellement de conquêtes, que Woody Allen a été capable de dire : « If there is reincarnation, I’d like to come back as Warren Beatty’s fingertips… » ; c’est dire s’il a fait des envieux !

Problème : lui non plus n’a pas une réputation très Rock ‘n’ Roll, et bien que sa carrière prouve le contraire, son addiction au sexe, aux vitamines et au téléphone le ferait même facilement passer pour un minet écervelé. Pas vraiment l’image du « moto hero » tel qu’on se le représente…


Richard Gere et sa T140E Bonneville, dans « An Officer and a Gentleman » en 1982 :

Steve McQueen : le "King of Cool", vraiment ?

Allô ? Nan mais allô quoi ? Comment peut-on s’imaginer une seconde s’identifier à un mec qui ne mange pas de viande et est l’ami du dalaï-lama ? Et pourquoi pas un écolo proche du pape tant qu’on y est !? Nan, restons sérieux.


Jean-Claude Van Damme et sa T120 Bonneville, dans « Nowhere to Run » en 1993 :

Steve McQueen : le "King of Cool", vraiment ?

Oh, wait ! JCVD fait de la moto !? Ah bah ouais, un coup de Google Images le confirme, et outre l’Indian qu’il conduisait dans « Inferno » il semble qu’il ait personnellement possédé quelques Harley… Alors, on aurait pas un candidat là ???

Question bagarre, même si McQueen était un dur, je ne pense pas qu’il aurait pu rivaliser longtemps avec notre champion belge qui totalise une petite vingtaine de victoires en compétition, toutes par KO. D’autant qu’il n’est pas du genre à laisser ses couilles au vestiaire en quittant le tatami… S’installer à L.A. quand on ne connait personne, qu’on ne parle pas un mot d’anglais et qu’on a à peine trois-mille dollars en poche, faut le faire !

Evidemment, les débuts n’ont pas été faciles, et il a enchainé quelques temps les jobs alimentaires… Mais ensuite, même s’il a du dépenser une grosse partie de sa fortune en cocaïne, il est quand même vite devenu l’un des acteurs de films d’arts martiaux les mieux payés au monde ! Physiquement, rien à redire non plus, ce n’est pas un hasard s’il a un jour été « Mr. Belgium ». Et même s’il se fait plus discret sur le sujet, lui aussi a enchainé les conquêtes entre ses multiples mariages.

Alors, moi je dis que ce garçon mérite un bien meilleur surnom que son pseudo à double sens « The Muscles from Brussels », et que celui de « King of Cool » lui irait très bien ! Franchement, quoi de plus cool justement que de pouvoir philosopher avec son interlocuteur sur le mouvement perpétuel des cacahuètes, ou encore la surface de rizière nécessaire pour nourrir Avignon, tout en effectuant sans sourciller un grand écart facial !? Attendez les gars, on parle quand même d’un mec qui a sa statue de bronze grandeur nature à Anderlecht, la ville des abattoirs de Claudy Focan dans le film « Dikkenek » ! McQueen, la seule statue qu’il a c’est une poupée de cire dans le musée de Madame Tussauds… Sans déconner.

Je vous le dis et je vous le répète, il est temps d’arrêter de se tromper et de changer d’icône. Steve McQueen l’usurpateur c’est fini, le vrai « King of Cool », celui qui devrait nous servir de modèle à tous, c’est JCVD et pis c’est tout. Z’êtes pas aware ?

Steve McQueen : le "King of Cool", vraiment ?


P.S.: Et pour continuer à déconner sur FB…

A propos de Susokary :

Ch'timi né en 1978, et motard depuis le berceau qu'aura été le panier de mes vieux, j'ai commencé à rouler de mes propres roues en Honda QR 50, et chevauche aujourd'hui une Kawasaki W650 qui ne demande qu'à être customisée. Encore une "bratstyle à deux balles" ? Web monkey de métier, amateur de bière et passionné de moto, autrefois brasseur de "Chicks and beers", désormais au guidon de "Un pneu dans la tombe", j'apporte ma modeste pierre à l'édifice de quelques entreprises œuvrant dans l'univers motocycliste.

771 articles publiés par cet auteur

15 commentaires

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  1. A propos de Fabien...

    Petit détail important :
    La cascade dans « La grande évasion » devait être effectuée par Steve lui-même, mais les assurances s’y sont opposées…
    Donc, à défaut d’être le « King of Cool » pour tout le monde, il restera le mien, car j’étais déjà fan avant toute cette campagne de récup’ multimarque.

  2. A propos de Susokary...

    Deux-trois autres personnes ont fait la même remarque sur Facebook, avant pour la plupart de se raviser.
    Bordel, on vit quand même une époque formidable, où chaque trait d’humour non consensuel est automatiquement suspect dans l’esprit des politiquement corrects.
    Et pourtant, j’exprime même pas une opinion ici, juste un fait : bien des gens, et des motards en l’occurrence, auraient du mal à s’identifier à une personnalité à partir du moment où le mec est notoirement gay (ou bi).
    C’est homophobe, ça ?
    Ok, pourquoi pas, si tu veux.
    A ce blot-là, tu peux aussi ajouter que ce papier est gauchophobe, écolophobe, végéphobe, christianophobe…
    Tiens, il m’arrive même à l’occase d’écrire des articles motarophobes ; un comble !
    En réalité, perso j’ai rien de plus contre les pédés que contre le reste de l’humanité.
    Mais je te cache pas en revanche que par moment, en lisant ce genre de commentaire notamment, je vire un brin réac’ et misanthrope.

  3. A propos de Elie...

    Pour le coup, m’étant reconnu dans un des types de motards qui méritent de crever (devine lequel…), j’avais trouvé ton article juste et il m’avait bien fait marrer.
    J’aime bien qu’on se foute de la gueule des gens, y compris de la mienne si c’est drôle.

    Mais là, c’est un peu différent.
    Tu laisses entendre qu’on peut pas être cool si on est pédé, ce n’est pas vraiment drôle.
    Si d’autres personnes t’ont fait la remarque, c’est bien que je ne suis pas à côté de la plaque.

    Relis-toi tranquillement un de ces quatre et tu verras que tu t’es planté.
    Ça arrive…

    Pour le reste, super site.

  4. A propos de Susokary...

    Merci Elie.
    Ok, au temps pour moi.
    Je veux dire un truc, et t’en entends un autre.
    Ca s’appelle un malentendu, et comme tu dis, ça arrive.
    De toute façon tout ce papier n’est qu’une vaste blague.
    De bon ou de mauvais goût, à chacun de juger selon ses références.
    Mais si on voulait être sérieux deux minutes, probablement en arriverait-on à la conclusion que, le seul vrai « King of Cool » qui puisse être, c’est forcément Guy Martin.
    Un mec dont je connais pas l’orientation sexuelle, d’ailleurs.
    Mais je m’en fous.
    ;)

  5. A propos de Glide...

    Là, je peux renseigner.
    Guy Martin en parle plusieurs fois dans un CD consacré au TT de 2011 (je crois !), où il a eu sa super pelle : il est simplement fan de branlette.
    Si, si, onaniste et déjanté…
    Comme quoi, il n’essore pas que la poignée !
    :)

  6. A propos de Elie...

    Effectivement, le mec est terriblement cool.
    S’il n’était pas mort, Steve McQueen aurait pu jouer son rôle au cinéma, d’ailleurs.

  7. A propos de Fuck...

    Steve était un vrai pilote sur deux et quatre roues, et personne ne peut rien dire contre ça.
    Après il est facile de comprendre qu’un type qui porte le film sur son nom ne peut pas prendre tous les risques pendant le tournage à moins d’être con, non ?

  8. A propos de Susokary...

    Si, facile, autant que de comprendre que cet article n’est évidemment pas bien sérieux.
    Surtout, le but est bien moins de s’en prendre à la personne de Steve McQueen, qu’à l’icône posthume qu’il est devenu bien malgré lui, à force de récupérations marketing…
    ;)

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