Sa Seven Fifty ne lui permettant pas d’accompagner ses potes dans leur virée annuelle en motos anciennes, Alex s’est concocté cette petite Peugeot 175 1961 pour y remédier !
Note du taulier :
"Les échos d’un trou à rats", le retour ! Mathieu nous livre une nouvelle tranche, amère et onirique, de son univers dystopique. Bonne dégustation…
Pour ceux qui voudraient plus d’infos au sujet des travaux entrepris et des modifs réalisées, sachez que sa Peugeot 175 1961, Alex l’a également présentée en détail sur le forum du CRC.
175 cm3 complètement obsolètes ; c’était à ça qu’on pouvait résumer la moto d’Alex. Après tout, rien à foutre si l’humidité résiduelle, le soir, le long des quais, faisait mousser les perles de rouille sur l’acier brut du réservoir. La bécane fonctionnait, et c’est à peu près tout ce qui comptait. Les transferts, par leur cinématique rudimentaire, se chargeaient de réguler le petit monocylindre, fossile d’une époque où l’on ne cubait pas grand chose dans les moulins, parce que les alliages d’alors n’encaissaient que la moitié d’un bourrin à la fois.
La moto pétaradait, démarrait au kick, qui se gommait une fois sur trois, mais vraiment, peu importait. Il avait traversé un désert tout entier, puis un tissu suburbain essoré jusqu’à la moelle par l’air vicié et les magouilles de l’économie parallèle. Tout ça pour revoir la mer, tout ça pour à nouveau tenter sa chance de franchir le détroit. Il avait laissé des multi-cylindres, des arbres à cames en tête partout derrière lui, les chinoiseries, les japs, culturellement inaccessibles, irréparables, tout aussi complexes à disséquer qu’elles étaient simples à dominer. Tout s’était barré en sucette depuis dix piges, et la bécane était plus vieille que lui.
Les années 60 avaient arrondi les bords, streamliné tous les objets pour qu’ils puissent être plus facilement insérés dans la cavité buccale de la ménagère de moins de cinquante balais. Les prémices d’une ère meurtrière, où l’on avait progressivement balancé aux ordures les biens de consommation au lieu de les réparer. Mais après avoir traversé l’est sur sa « Babushka », et risqué sa peau dans tous les bourbiers de la côte nord, ouais, lui il était venu franchir le détroit, voir s’il restait sur terre quelqu’un capable de réparer son cœur.
Au premier coup la machine toussa, ratatouilla… Mais le second coup de botte fut un succès. La moto démarra, les alliages d’aluminium rudimentaire encore chauds occupant tout l’espace dévolu par les données constructeur, le carburateur de DTMX débitant maladroitement un mélange un peu riche sur des chambres de compression à l’étanchéité éternelle, le bloc antique délivrant 3,5 ch d’ultime espoir, expectorant par les embouts en silicone des échappements. Première en haut, la bécane avança et franchit la petite passerelle qui conduisait sur le ferry.
L’aube blanchissait le ciel, un jour sans soleil allait se lever ; un jour de plus.
Wouaaaaah !!!
Elle est superbe cette bécane !
Très belle, pur jus, yes !!!
Très belle !
J’adore les embouts de guidon et les poignées en corde, super idée.
Les trous dans le carter, je les aurais peut-être vus un chouille de plus gros diamètre.
Les pots très courts sont sympas, mais pas super pour avoir du couple…
Afin d’éviter la rouille sur le résé, un pote a testé une simple application de WD-40 étalé au chiffon, et ça marche !
Félicitations en tout cas, elle a une belle allure.
:)
Moi j’aime bien le traitement, la conservation de la ferraille dans son jus, si j’puis dire…
Enfin, j’me comprends.
;)
J’adore ce genre de piège !
La double sortie pour un mono, aussi, typique de l’époque.
Malheureusement, c’est moins puissant qu’une 50 cm3 des années 80…
XD
C’est vrai !
Je me souviens que ma première brèle à boite de vitesses (une Flandria Mistral, je crois…) avait le coude d’échappement qui se dédoublait, pour finir dans deux pots et faire croire à un bicylindre.
Alors que maintenant on fait plutôt des 4-en-1, ce qui est tout aussi con d’ailleurs, puisqu’on y perd la belle sonorité de quatre sorties distinctes.
;)
Quel est le type de carburateur ?
Je voudrais remplacer le Gurtner de ma Peugeot 125 de 1957.
Bonjour,
Peux-tu me dire avec quel outil tu as percé le carter du volant magnétique ?
Merci !