J’aime la moto, passionnément. Je l’aime tous les jours. Je l’aime depuis mes huit ans. Mais au fond, la moto, vous êtes-vous jamais demandé : pourquoi je l’aime autant ? Moi oui…
D’abord, j’aime l’objet qu’est une motocyclette, en statique. J’ai déjà passé de nombreuses heures à admirer les lignes des machines qui me font rêver. Soit pour leur beauté, soit pour ce qu’elles peuvent dégager : agressivité, pureté… Ou simplement parce que l’engin me rappelle un bon souvenir. Il m’arrive même parfois de trouver un certain charme à une brèle que la majorité rejette, grâce à ces émotions.
Ensuite, j’aime également la technologie qu’impliquent la création et le fonctionnement d’un deux roues motorisé. Bien qu’incapable de réparer ou entretenir moi-même une bécane, pratiquement, les moteurs et les parties-cycles me passionnent. C’est d’ailleurs ce qui m’a donné envie de faire des études dans le domaine de la conception mécanique. Et même si je ne travaille finalement pas précisément dans ce secteur, sans la moto, je ne serais probablement pas dessinateur industriel.
Il y a aussi la culture motocycliste, mélange d’Histoire, de sport, de cinéma… Je serais bien incapable de vous citer un auteur de la Pléiade. Par contre, je peux citer les noms de tous les champions du monde MotoGP, quasiment, depuis ma naissance et même un peu avant. C’est peut-être bête, mais je voue une admiration sans limite à ces gars-là.
Parce qu’évidemment, la moto pour moi c’est également des gens, et pas que des héros. Cette passion est en premier lieu très importante dans ma famille. Mais j’ai aussi un lien particulier avec mes amis motards. Pourtant, je n’aurais sûrement jamais rencontré certains d’entre eux sans la moto. Et si c’était arrivé malgré tout, je ne suis même pas toujours sûr que l’on aurait sympathisé.
Car ce point commun change tout, et je réalise que j’ai tendance à leurs pardonner plus de choses qu’à d’autres. Parce que les souvenirs que je partage avec eux sont incomparables, sans doute. Les bons moments, mais plus encore les galères. Même à notre époque moderne, combien de fois, mes potes et moi, nous sommes-nous retrouvés à chercher notre chemin sous la pluie ou à bricoler sur le bord de la route ? Ce genre d’embrouilles vous rapproche instantanément de vos compagnons d’infortune. Qu’ils soient PDG, comptable, agriculteur ou fan de Johnny, qu’importe…
Mais parmi toutes ces choses, aucune n’est la raison principale pour laquelle j’aime la moto.
Je suis du genre préoccupé ; les américains appellent ça avoir un « busy brain ». En somme j’ai du mal à m’arrêter de réfléchir à tout un tas de trucs. Le plus souvent des choses importantes, bien sûr : ce qu’il y a dans mon frigo, la paire de pompes que je vais mettre le lendemain… Tenter de prédire l’avenir est aussi une de mes occupations majeures. Mais quel que soit le sujet, j’ai vraiment du mal à me mettre en veille, en quelque sorte. Mon esprit peut ainsi dériver à l’infini, en passant du coq à l’âne…
De cette manière il m’arrive de voir tourner cet espèce d’algorithme en arrière-plan d’une autre activité. Ce n’est pas l’idéal pour trouver le sommeil, et surtout cela m’empêche souvent d’être pleinement à ce que je fais. Dans le pire des cas je peux passer complètement à côté d’une discussion, d’un film… Ou relire trente fois le même paragraphe d’un magazine. Et je ne parle pas de choses barbantes, non. J’ai déjà laissé filer de sacrés bons moments simplement parce que j’avais un truc en tête qui me turlupinait.
Eh bien, voilà exactement pourquoi j’aime la moto. Parce que quand je roule, je suis parfaitement et uniquement, enfin, concentré sur ce que je suis en train de faire, de vivre. Et ce sans aucun effort, c’est un état d’esprit aussi naturel qu’obligatoire au guidon d’une bécane. Sinon, nous irions au devant de sacrés ennuis… Sans même parler d’un pilotage de haut vol, juste en tant que motards moyens.
Ce n’est qu’installé sur ma machine que j’atteins cet état de plénitude. Et lorsque j’en descends, je déclenche chaque fois comme un compte à rebours, reste dans l’attente de ma prochaine sortie, de ma prochaine bourre. J’espère bien pouvoir profiter de ce plaisir jusqu’à la fin de mes jours…
« L’homme penché sur sa moto ne peut se concentrer que sur le présent. Il est hors du temps, en extase. Il n’a pas peur, car la source de la peur est dans l’avenir ; et qui est libéré de l’avenir n’a rien à craindre. »
Au début du film « Road », un documentaire consacré à la fameuse famille Dunlop, on peut lire cette citation de Milan Kundera, écrivain franco-tchèque né à Brno. Et toi, pourquoi aimes-tu la moto ?
Note du taulier :
Permettez-moi d’ajouter ici un petit post-scriptum, pour vous donner des nouvelles de notre premier ambassadeur auvergnat. S’il a finalement renoncé aux blousons rouges, sa dernière bécane, elle, est belle et bien écarlate ! Et voilà que notre camarade se fait tirer le portrait par Charles Groc de Salmiech, et mettre en boite par Rider House… La classe.
Pourquoi j’aime la moto ?
Je me suis souvent posé la question, et je suis arrivé aux mêmes conclusions que Victor : la beauté de l’objet, les sensations que la conduite me procure, etc…
Mais peut-être avant toute chose : l’esprit motard.
En effet quand tu es à bécane et que tu croises un autre motard, même si tu ne l’as jamais vu, tu peux lui adresser la parole en le tutoyant, et le mec non seulement va trouver ça normal, mais en plus il va poursuivre la conversation et devenir un pote s’il partage avec toi suffisamment de points communs.
Va essayer de faire ça dans le métro ou même dans la rue !!!
Salutations motardes.
Luck, de Kiqincoup Tetoupal, l’émission de radio tous les dimanches sur Radio Campus Lille.
Oh, Luck !
Merci pour ton commentaire.
C’est sympa, et j’espère que tu te portes bien pendant ce foutu confinement.
Au plaisir !
;)
Oh, tu sais, moi la moto ; je m’en fous complet !
Elle me sert juste à faire le kéké-boy sur le boulevard, claquer des rupteurs, des wheelings…
Bon, bon, je plaisante bien sûr !
Pour moi la moto est bien plus qu’un objet.
La première fois que j’en ai vu une, je devais avoir 4-5 ans…
Ça m’a laissé une impression forte !
Puis ma première bécane fut une Puch qu’un pote de mon daron m’avait donnée.
Bien plus tard, j’ai eu une 50 à boite, 2 temps.
Et ensuite, le permis gros cube à 21 ans et un Fazer de 2000.
De grosses frayeurs, avec, mais de quoi s’amuser…
Rencontre de mon meilleur pote et de son Stinger H2, en soirée, gros choc visuel en direct.
Les années passent, d’autres brêles aussi.
Et puis il y a quelques temps de cela, je tombe sur le blog d’un gars qui a une Martin avec un moteur de 1100 GSX-R, et là, je découvre pleins d’autres univers !
J’adore sentir l’odeur de mon cuir, prendre la bécane, et rouler, rouler, rouler, même pas forcément à bloc, juste pour l’agrément de manger des bornes.
Peu importe la brêle que tu as, le tout est de se faire plaisir !
✌️😁 🍻
Sympa ce post, surtout que je suis aussi en train de me poser sur un article où je me demande pourquoi j’aime les ancêtres (les motos, hein, commencez pas à m’envoyer sur des sites de « granny porn »…).
Ce que je préfère en fait à moto, c’est, comme l’explique Victor, ce sentiment de plénitude, de n’être attentif qu’à la conduite de la machine, parfaitement concentré.
C’est d’ailleurs pour ça que j’ai toujours refusé les intercoms et autres jusqu’à maintenant.