A moitié restaurée, à moitié modifiée, mais complètement prête à reprendre la route, voici la charmante BMW R75/7 civilisée de Gilles…

Lassé de sa Honda XR supermotard, et de la conduite imposée par son ergonomie particulière, Gilles avait dans l’idée de changer radicalement de moto. C’est alors que s’est présentée l’occase d’essayer le bicylindre d’un ami. A peine sa balade terminée, littéralement séduit par le caractère du boxer qui venait de lui être confié, sa décision d’opter pour une teutonne était prise. Et une recherche sur le Coin-Coin plus tard, il dénichait cette BMW R75/7 de 1977 ayant autrefois appartenu à l’administration.

N’allez pas croire que ce passé particulier lui ait valu des soins de premier ordre. Au contraire, avant de changer de proprio celle-ci avait apparemment subi toutes sortes d’outrages : visserie hétéroclite, filetages saccagés, joints fantaisistes, voire carrément absents, etc… Arrêtée depuis un an au moment où notre camarade en a pris possession, elle démarrait et tournait même comme une patate, la faute à une batterie à plat et une membrane de carburateur hors service.

Néanmoins rien de tout cela n’était de nature à arrêter notre homme. C’est qu’un flat-twin à 1 250,00 EUR, c’est une affaire trop rare pour la laisser filer ! Il s’est donc empressé de lui offrir, pour commencer, et après l’avoir rapatrié à son domicile, une rénovation complète de ses parties cycle et mécanique, avant de s’intéresser à son apparence. Ont par conséquent été remplacés :

• La batterie ;
• Tous les câbles de commande et d’indication ;
• Les amortisseurs arrière (par une paire de Ikon) ;
• Les ressorts de fourche (par un modèle de chez Progressive Suspension) ;
• Les soufflets ;
• Les pneus (par une paire de Firestone Deluxe en 4.00 x 18 à l’arrière, et 4.00 x 19 à l’avant) ;
• Et les collecteurs d’échappement tout rouillés…

« Tandis que les silencieux Vattier ont pu, eux, être rattrapés. »

Les carbus ont bénéficié d’une restauration complète, avant d’être réglés et synchronisés. Le pont, le cardan et la boîte, ont bien évidemment été vidangés. Le freinage a été largement revu, et du coup amélioré. Notez l’adoption d’un nouveau disque en fonte (en lieu et place du précédent quelque peu oxydé), l’installation d’une durite aviation, et le remplacement du maître cylindre, anciennement monté sous le réservoir. Il s’agit désormais d’un modèle conventionnel situé au niveau du guidon.

Coté esthétique, l’objectif de Gilles était de créer une bécane simple et attachante, sobre et élégante ; de son propre aveu quelque peu inspirée de la #09 des Wrenchmonkees (présentée en 2008). Il faut dire que l’influence de cette fameuse prépa danoise se ressent dans beaucoup de machines aujourd’hui : à Londres par exemple, dans celles sortant de chez Untitled Motorcycles ; ou à Bologne encore, dans celles que voit parfois débarquer Hook Motors.

La transformation de sa BMW R75/7 peut paraître subtile, elle n’en a pas moins nécessité un important travail. Le cadre avant d’être repeint, a vu sa boucle arrière raccourcie et pourvue d’une patte de fixation destinée au garde-boue arrière. Le fond de selle d’origine a lui été modifié, pour s’adapter aux nouvelles mensurations de cette moto. Puis il a été garni par un professionnel, et recouvert d’Alcantara. Quelques pièces jugées perfectibles (ou trop modernes) ont aussi été remplacées :

• Le guidon (par un modèle plus large et plus bas de chez Rizoma) ;
• Les garde-boue avant et arrière (par des éléments en alu taillés sur mesure) ;
• Le feu arrière (par un Lucas sablé et repeint pour en éliminer le chrome) ;
• Le réservoir (par un de série 5 équipé de ses logos émaillés et imposants grippe-genoux) ;
• Les cache-culbuteurs carrés (par une paire d’éléments ronds plus vintage)…

« Et pour ce qui est des clignotants, je les ai carrément supprimés. »

L’intégralité des traitements de surface a finalement été revue, les pièces oxydées à la brosse de nylon, celles en alu à la paille de fer extra-fine. Des litres de WD-40, de Belgom et d’huile de coude, ont d’ailleurs été consommés au cours de l’opération. Si Gilles s’est chargé lui-même de repeindre en gris anthracite ses moyeux, ses pattes de phare et son support de batterie (entre autres), il a préféré déléguer la déco du bidon à un ami (carrossier chez Renault). La teinte choisie ?

« Leur fameux "Gris Olive", une couleur du plus bel effet à mon humble avis. »

Depuis un seul incident est venu noircir le tableau : la casse d’un rayon. Un souci rapidement réglé par l’intermédiaire de La Roue Provençale, un atelier comme on en fait plus, dixit l’intéressé. Ce projet l’aura quoi qu’il en soit occupé pas moins de quatre mois. Mais notre camarade ne regrette pas les heures consacrées à cette BMW R75/7. Au contraire, il s’y remettrait volontiers ! A la seule condition de pouvoir toujours compter sur la précieuse assistance dont il a bénéficié, via le fameux forum du Flatistan.

« En attendant je profite de cette bécane-là, tellement agréable à conduire. »

Et pareillement agréable à regarder, je dirais. Qu’en pensez-vous ?

A propos de Susokary :

Ch'timi né en 1978, et motard depuis le berceau qu'aura été le panier de mes vieux, j'ai commencé à rouler de mes propres roues en Honda QR 50, et chevauche aujourd'hui une Kawasaki W650 qui ne demande qu'à être customisée. Encore une "bratstyle à deux balles" ? Web monkey de métier, amateur de bière et passionné de moto, autrefois brasseur de "Chicks and beers", désormais au guidon de "Un pneu dans la tombe", j'apporte ma modeste pierre à l'édifice de quelques entreprises œuvrant dans l'univers motocycliste.

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