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Selles, sacoches... Seb Cycles sait travailler le cuir !

Selles, sacoches… Seb Cycles sait travailler le cuir !

Voilà deux semaines j’étais chez Seb Cycles, afin d’entrevoir comme celui-ci taille (éventuellement grave) et assemble ses fameuses selles et sacoches en cuir.

Note du taulier :
Papier de votre serviteur initialement publié sur le blog de (feu) Comete Motocycles. Le site en question ayant disparu avec la marque, j’ai réintégré ici ce contenu afin que vous puissiez malgré tout en profiter. Bonne lecture !

Seb Cycles sait bosser le cuir ; et pas qu’un peu ! D’ailleurs vous avez probablement déjà entendu parler de notre camarade… N’empêche qu’on avait quand même envie de mettre en lumière une petite partie de son boulot à travers ce reportage. Rendez-vous était donc pris mercredi dernier pour découvrir son atelier, et voir de nos propres yeux comment ses réalisations prennent forme. Ici tout est handmade, comme on dit. Les pièces de cuir qui constituent ensuite selles et sacoches, mais aussi ceintures et portefeuilles par exemple, sont entièrement façonnées et personnalisées à la main.

Tout a commencé quelques temps auparavant, tandis que Seb recherchait une paire de bagages pour sa Harley. De son propre aveu, il avait gardé en tête les tarifs des années 80… Cependant le représentant local de la « MoCo » lui réclamait désormais pas moins de 1 500,00 EUR, pour deux sacoches estampillées d’un logo « Bar & Shield ». Le calcul fut vite fait : pour ce prix-là, il valait mieux investir dans un peu de matos, tenter de se former sur le tas, et finalement se fabriquer soi-même un produit de meilleure qualité. Une démarche évidemment « UPDLT approved » !

Et voilà ; ce qui au départ répondait à un besoin perso, au fil des ans est devenu un business modeste néanmoins empreint de passion, et dont la notoriété dépasse aujourd’hui largement les frontières du département. En témoignent ses superbes créations pour d’autres acteurs bien connus de notre univers : FatFinger, Daddygraph, ou encore Dub Performance par exemple. Mais alors, comment ça se passe, cette histoire ? Comment le scalp d’une vache quelconque devient-il une pièce si unique et si soignée, qu’on serait nombreux à désirer la voir montée sur nos propres bécanes ?

Au départ il y a des mètres carrés de peau commandés en Anjou, de la base naturelle beaucoup plus souple que celles déjà teintées. L’ouverture des colis elle-même nécessite une certaine minutie, car il n’est pas rare de dénicher dans le rouleau une ou deux bouteilles (deux ce jour-là) de crémant du cru. Voilà un fournisseur qui sait soigner ses destinataires ! La forme requise, une selle dans les circonstances de ma visite, peut alors être découpée dans l’immense portion de derme déballée, à l’aide d’un patron maison correspondant aux fonds en acier que Seb fait fabriquer selon ses spécifications.

Ensuite vient la gravure du cuir, que l’on appelle en fait repoussage, mais attention, toujours sur une peau légèrement humidifiée ! Cette étape implique une batterie d’outils aux formes diverses et variées, à commencer par la lame à ouvrir qui permet de tracer le dessin retenu. Celui-ci est préalablement appliqué via le calque d’une création généralement originale, résultante en tout cas des souhaits du client et de l’inspiration de notre artisan. Le remplissage et la formation des ombres se font ensuite aux matoirs, dont la taille minimum dicte un peu le format global de la composition.

Enfin chaque élément doit être poinçonné de façon régulière, en vue des incontournables travaux d’assemblage. Trois ustensiles sont nécessaires pour y arriver :

  • Le premier pour esquisser un trait à quelques millimètres de la bordure de chaque pièce ;
  • Le deuxième en forme de roulette crantée pour marquer méthodiquement les tracés obtenus ;
  • Et le dernier pour transpercer chacun des points ainsi inscrits dans le cuir.

Finalement, la couture sellier est elle également opérée à la main, avec du fil poissé.

« Entre temps les différents composants d’un ouvrage sont bien sûr teintés et traités, pour obtenir l’aspect et la couleur demandés. Toutefois le rendu est inévitablement amené à évoluer au fil de l’eau, à se rehausser d’une patine qui achèvera de donner son caractère unique à chacune de mes réalisations. C’est le lot des matières nobles. »

Nombre d’entre elles arborent des trames inédites. Pour autant notre camarade sait aussi revenir aux fondamentaux, et reproduire des motifs plus traditionnels comme le « basket » ou le « flower » par exemple. Ceux-là, quelques siècles en arrière, ornaient déjà les selles et les holsters des cavaliers. La dextérité qu’il a acquise est le fruit d’une maintenant longue expérience. Et son précieux sous-main, stigmatisé des centaines de fois par le coupe-ceinture qui lui permet de tailler les sangles des sacoches à la bonne longueur, témoigne de la somme de travail abattu sur cet établi.

« Sur le plan esthétique je ne laisse rien au hasard. Mais la qualité de fabrication n’est pas en reste non plus. D’ailleurs chaque objet que je créé est bien évidemment garanti, et réparable pièce par pièce. Cela dit je n’ai jamais eu à souffrir d’aucun retour, en dehors de bagages malheureusement esquintées à l’occasion d’un accident. »

Ses sacoches c’est du solide, et par conséquent certains de leurs proprios n’hésitent pas à les charger ! De son coté, si son emploi du temps veut bien lui permettre prochainement, il aimerait se gâter lui-même. En l’occurrence il envisage de se fabriquer un étui à couteau, inspiré de celui qu’il a chiné sur une bourse voilà une vingtaine d’années. Grâce à une ouverture et un rivet astucieusement positionnés, cet ingénieux fourreau permet au canif qu’il contient de se déplier automatiquement lorsqu’il en est extrait. Un prototype en attendant une série ?

« Possible que je puise pour ça dans ma réserve de peaux exotiques, plus délicates, plus rares, et donc nettement plus chères pour certaines : peau de grenouille, de raie (le fameux galuchat comme l’appellent les pros), ou encore d’alligator (étonnamment blanche au naturel mais qui ne demande qu’à être personnalisée). Rien que du très beau ! »

En définitive, si vous avez vous aussi envie de vous faire plaisir, n’hésitez pas à contacter Seb Cycles de la part de UPDLT pour lui soumettre vos projets. Vous pouvez y aller les yeux fermés !

A propos de Susokary :

Ch'timi né en 1978, et motard depuis le berceau qu'aura été le panier de mes vieux, j'ai commencé à rouler de mes propres roues en Honda QR 50, et chevauche aujourd'hui une Kawasaki W650 qui ne demande qu'à être customisée. Encore une "bratstyle à deux balles" ? Web monkey de métier, amateur de bière et passionné de moto, autrefois brasseur de "Chicks and beers", désormais au guidon de "Un pneu dans la tombe", j'apporte ma modeste pierre à l'édifice de quelques entreprises œuvrant dans l'univers motocycliste.

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