Il y a quelques mois je recevais un mail de Shark m’annonçant la sortie de leur modèle Raw, un jet que je n’imagine plus devoir vous présenter, et me proposant de le découvrir et de l’essayer. « Vas-y envoie ! » que j’ai répondu, et ça fait maintenant 3 mois qu’il est à la maison, 3 mois que je le porte par intermittence avec mon casque habituel pour me faire une opinion à son sujet.
A l’ouverture de la boîte, j’avais été agréablement surpris de découvrir une jolie housse bleue et grise, coordonnée au revêtement intérieur du casque en fibre de bambou s’il vous plait ! Parait que c’est plus sain à porter et que ça réduit l’impact écologique de la fabrication. De là à donner bonne conscience à ceux qui, comme moi, ont supprimé leur boite à air et le système anti-pollution qui allait avec… On notera quand même que cet habillage, comme celui de la plupart des hommes heaumes modernes, est détachable et peut être passé en machine. Comme vos fringues quoi. Si, si, je vous jure, vos sapes peuvent être lavées à l’occasion ! Enfin, on réglera les questions d’hygiène plus tard…
Agréablement surpris de découvrir une jolie housse donc, mais un peu moins de voir que le produit est livré en kit, un peu comme un meuble suédois. Heureusement, pas besoin de notice en 23 étapes avec le détail de la visserie en annexe, pour comprendre comment le masque se fixe sur les lunettes et les lunettes sur le casque. A 1ère vue l’assemblage n’inspire pas forcément beaucoup confiance, qu’il s’agisse de bouts de plastique qui se clipsent ensemble ou d’ergots simplement enfoncés dans des orifices en caoutchouc, mais finalement la petite difficulté que représente le montage est rassurante : ça ne risque pas de se barrer tout seul ! Vous me direz que cela n’incite pas non plus au démontage, mais dans le même temps ce jet serait presque, j’ai bien dit presque, banal sans ses 2 appendices, alors à quoi bon ?
Car nul doute que c’est avant tout pour son look unique et radical que l’on choisit le Raw, un design qui à défaut de faire l’unanimité ne passe pas inaperçu. Quoi qu’on en pense, il est toujours agréable de voir une marque, a fortiori française, oser sortir à ce point des sentiers battus. Chapeau !
D’autant plus que, même si le style ne devait pas être le vôtre, force est d’admettre que ce casque est beau, réussi dans son genre. La qualité perçue, la pureté des lignes, le traitement des matériaux… Sur un plan purement esthétique rien à dire, c’est vraiment un bel objet ! Dans sa version blanche, celle que j’ai reçue, la face avant noir mat contraste parfaitement avec la calotte brillante, il est superbe.
Pour ne rien gâcher on sent dès la prise en main qu’il est très léger, même pas 1,3 kg sur la balance. La calotte n’est pas très haute, les photos de profil permettent de s’en rendre compte, et voilà là sans doute une partie de l’explication. Conséquence une fois le jet enfilé la nuque est très dégagée, plus qu’avec mon casque attitré. C’est bête à dire mais le 1er kilomètre je me suis senti un peu à poil… Finalement on s’y fait, le confort et la légèreté l’emportant sur cette sensation déroutante au départ.
De toute façon ne comptez pas sur ce Shark pour vous tenir chaud en hiver, l’étanchéité de la face avant étant, comme vous pouvez l’imaginer, assez relative. Certains en viennent du coup à se plaindre de ronflements aérodynamiques, personnellement je n’ai rien remarqué. Il faut dire que je suis plus habitué à rouler en échappement libre que dans un habitacle bien fermé… Mais même sur autoroute pour moi il n’est pas particulièrement bruyant.
D’un autre coté, le fait qu’il soit déjà relativement aéré de nature permet d’invalider un reproche qui revient lui aussi assez souvent, concernant l’orifice situé sur le sommet du crane et qui, contrairement à ce que voudrait la tacite tradition, ne s’ouvre pas en actionnant une manette mais en ôtant un « bouchon ». Sûr qu’il peut facilement arriver de le perdre ce bitoniau, mais à la fois je n’ai jamais ressenti même par très beau temps le besoin de l’enlever. Des fois que ça pourrait vous rassurer…
Niveau protection toujours, ne comptez pas non plus sur ces lunettes et ce masque en cas d’accident. Le Raw n’est évidemment pas conçu comme un intégral, mais cela ne l’empêche pas d’être homologué CE comme tout jet qui se respecte.
A défaut de vous mettre à l’abri d’une abrasion de votre menton ou de votre appendice nasal donc, ce combo plaqué contre votre museau a quand même un avantage indéniable : il vous épargne la pluie, disons de manière assez efficace. Un vrai plus pour ceux qui roulent par tous les temps et savent à quel point une bonne drache peut faire l’effet d’une tempête de sable sur le visage, ou un bandana détrempé celui d’une ventouse asphyxiante…
Coté visibilité c’est très correct. L’angle de vue est certes un peu réduit, et impose des contrôles directs assez appuyés, mais pas plus qu’avec mes lunettes « vintage » habituelles. A l’inverse, le double vitrage Carl Zeiss offre une qualité optique remarquable et un beau contraste, en plus d’être anti-rayures et anti-buée. Légèrement teinté, il participe au look de l’ensemble sans nuire à la vision de nuit, mais sans non plus forcément suffire à protéger les yeux les jours de très beau temps. Bonne nouvelle : vous pouvez a priori enfiler votre paire de Ray-Ban préférée à l’intérieur, mais n’ayant pas moi-même de lunettes de soleil je n’ai pas testé…
Pour ce qui est des manip’, il est plus facile et plus prudent de les réaliser à l’arrêt, puisqu’elles nécessitent en général l’intervention des 2 mains ce qui n’est pas forcément très pratique. Dans le même temps, comme je le disais je n’ai jamais ressenti le besoin d’ouvrir l’aération, ni même de relever le masque hormis exceptionnellement pour échanger 2-3 mots avec un compagnon de route. Tant mieux, car à la longue j’imagine que les élastiques chargés de plaquer les lunettes sur votre visage finiraient par se détendre… De toute façon rouler avec l’ensemble relevé me parait pas être une très bonne idée vu la prise au vent que cela implique, et quitte à rouler ouvert mieux vaut sans doute se rabattre dans la même gamme sur son petit frère, le Shark Nano. La boucle micrométrique elle, à défaut d’être aussi discrète qu’une traditionnelle double D, s’actionne facilement même avec une paire de gants.
Finalement, il me parait important de noter que ce casque est vendu à peine plus de 200,00 EUR, avec une garantie de 5 ans, ce qui en fait à mon sens une très bonne affaire ! Pour ce prix vous avez quand même un produit très original et de bonne qualité, un casque confortable à porter et agréable à regarder, et si sa forme ne vous séduit pas encore, attendez quelques années… Sérieusement, je me demande si on est pas là face à un futur « collector », un genre de Bell Moto 3 des années 2000, un truc en avance sur son temps mais qui dans 10 ou 20 ans sera carrément culte et beaucoup plus côté ! A bon entendeur…
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P.S.: Les superbes photos de cet article sont l’œuvre de notre camarade Guillaume… Comme d’hab’ du très bon boulot !
Beau reportage !
Je l’utilise depuis un peu plus d’un mois et j’en suis vraiment content (surtout pour le prix !).
Par contre, sais-tu si Shark compte sortir d’autres lunettes, teintées jaune ou plus fumées par exemple ?
Aucune idée.
A mon niveau je n’ai pas eu d’écho en ce sens en tout cas.
J’ai beaucoup aimé : « […] comme celui de la plupart des
hommesheaumes modernes[…] ».Belle écriture, bravo !
Ce casque est hors norme, voire dérangeant.
Il est beau, certes, et je trouve ses concepteurs audacieux, ce qui n’est pas un défaut, loin s’en faut, mais je le trouve froid, martial, presque effrayant.
Salut,
Je suis allé voir mon concessionnaire il y a peu, et apparemment d’autres teintes vont bien être dispo pour les lunettes !
Affaire a suivre…
Merci pour l’info’ !
;)