Il est des bécanes au potentiel sous-estimé, celui caché dans la Honda FT 500 Jordan a su le déceler, et voici le 1er projet custom dont il peut se vanter !
J’ai beau n’avoir déménagé qu’à 2 km l’an passé, je me retrouve quand même dans un pays « étranger ». Est-ce le fait d’avoir traversé la frontière qui fait que je reçois plus de mails en provenance du « royaume de la bière » ? Toujours est-il que je vais vous présenter aujourd’hui une moto qui vit en Belgique elle aussi. C’est de Liège que Jordan nous écrit, précisément, pour nous présenter sa Honda FT 500 perso achevée récemment.
« Il s’agit de mon 1er projet, et j’ai pris tout mon temps pour le réaliser : 3 ans. A la base j’aurais aimé me procurer une SR 500, mais le budget ne suivait pas à 21 ans alors que j’étais encore étudiant. Contraint de me rabattre sur une bécane moins cotée, j’ai alors découvert l’Ascot qui n’est pas autant recherchée. Il faut dire que d’origine elle est quand même moins jolie, et donc représente aussi un plus gros défi… »
Et pourtant, je la kiffe cette base personnellement ! La forme des jantes ou encore le dessin des disques notamment, car elle en est normalement équipée à l’arrière comme à l’avant. Gros mono, simple berceau et double amortos, le reste ne présente pas de gros défauts. Ok, l’habillage et les périphériques sont sans aucun doute moins sexy, mais c’est justement ce sur quoi s’est concentré notre ami.
« J’ai donc dégoté une Honda FT 500 à l’arrêt depuis plus de 10 ans, un modèle de 1982 avec peu de km au compteur, mais dont l’état général donnait mal au cœur… Bien que sain à l’intérieur, le bloc faisait peur vu de l’extérieur ! On l’a donc complètement décapé avant de le repeindre et de lui offrir de la quincaillerie zinguée. En fait, c’est toute la visserie de la machine qui a ainsi été remplacée. »
Sachant que cette bécane partage avec la XR le même bas moteur, notre camarade décide d’installer un kick en lieu et place du fragile démarreur. Cette opération fut menée avec l’aide de son pote Florian, de Classic Motos Liège, lui qui a également conçu la ligne d’échappement, en inox et 100 % homemade.
Une fois le cadre modifié une selle sur mesure est commandée. C’est Tex-Air Seat Cover qui l’a créée, assortie à la teinte des poignées. De marque Brooks celles-ci sont normalement prévues pour être montées sur un vélo, mais on les retrouve assez régulièrement sur des motos.
« Celle de droite actionne un tirage rapide sur un guidon assez dépouillé. Il faut dire que le faisceau électrique a été largement simplifié. Une discrète boite sous mes fesses accueille le CDI, une batterie au lithium et le contacteur à clé. A l’avant un seul commodo rétro a été réinstallé. »
Ce dernier permet simplement de passer en plein phare, les clignotants étant allés se faire voir. Less is more vous me direz ? Peut-être, mais la suppression du disque arrière était-elle une bonne idée ? Pour sûr en tout cas, de l’autre coté le freinage est upgradé. Entretoises et repose-pieds, bouchons de fourche et support d’étrier… Quelques pièces ont été spécialement usinées pour ce projet. Et c’est ainsi que la pince Brembo à l’avant a pu être boulonnée.
Cette Honda FT 500 est également rabaissée, grosso modo d’une 12aine de cm, et les jantes une fois repeintes ont été chaussées de pneus de brouette. Ah non, pardon, on me dit Firestone Deluxe Champion dans l’oreillette ! Ok pour le look, mais question tenue de route je reste perplexe.
« Les supports de phare ont été prélevés sur une vieille Guzzi, le réservoir sur une CB 360 défraîchie. Une fois adapté et traité, je l’ai confié à un carrossier. »
Voilà qui achève de donner sa ligne à cette Honda FT 500 perso. Et quand on sait qu’elle a été sauvée d’une remise humide, elle fait quand même plaisir à voir cette moto. En passant, merci Germain Ozer pour les photos.
Quant à Jordan, il ne reste pas les bras croisés ! Actuellement une Suzuki GR 650 le retient à l’atelier. Encore une base trop peu considérée, aussi je suis curieux de voir ce que cela va donner. On se poke à l’occase pour en reparler ?
Très belle réalisation, mais peut-être est-ce un peu dommage d’avoir utilisé comme base une machine aussi rare.
Une question me taraude :
Comment installer ces poignées Brooks, alors qu’avec l’accélérateur le côté droit au guidon est plus large que le gauche ?
Merci d’éclairer ma lanterne !
:) ✌
Bonjour David,
Cela n’a pas été une mince affaire !
J’ai du aléser les bagues au tour, et celle à l’intérieur n’a d’ailleurs pas tenu le coup, j’ai donc du en usiner une sur mesure.
Ensuite il a fallu élargir les rondelles de cuir une à une à la main…
Beaucoup de boulot pour un si petit détail au final, mais ce sont eux qui font toute la différence !
:)
Beau travail.
La machine est simple et épurée, avec des éléments choisis de qualité.
Pour les poignées, j’avais entendu parler d’une solution en usinant la poignée en plastique de l’accélérateur !?