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Musée Kawasaki : une visite du hall moto, ça vous dit ?

Musée Kawasaki : une visite du hall moto, ça vous dit ?

On vous emmène à Kobe, au Japon, visiter le musée Kawasaki, ou plus précisément son hall consacré à la moto, aux modèles emblématiques de la marque ; suivez-nous !

Bienvenue au pays du Soleil-Levant, dans la ville portuaire de Kobe. La présence, ici, d’un musée Kawasaki ne doit rien au hasard, ce chef-lieu ayant vu naître la firme il y a près d’un siècle et demi maintenant. Si au départ l’activité se concentre sur la construction de bateaux en acier, peu avant la grande guerre locomotives et avions sortent également des usines. Mais ce n’est qu’après la seconde guerre mondiale que l’on verra apparaître les premières bécanes de la marque.

L’histoire commence modestement, en 1952, avec la production d’un moteur quatre temps de 60 cm3, puis celle de petits deux temps copies de moulins allemands. Dix ans plus tard, l’entreprise absorbe Meihatsu, et puis en 1964, Meguro. Débute alors la commercialisation de gros cubes, avec en premier lieu la fameuse 650 W1, une sorte de transposition de la BSA A7 en système métrique. C’est aussi en quelque sorte la grand-mère de la W650, laquelle reste à ce jour ma néo-rétro favorite.

S’ensuivent parallèlement des modèles deux temps aux blases évocateurs : 250 A1 Samurai, 350 A7 Avenger, 500 H1 Mach III, 750 H2 Mach IV… Ca sent la poudre autant que l’huile de ricin ! En France, les trois et demi sont mises sur le devant de la scène à travers la Coupe Kawasaki, une formule de promotion créée par l’importateur de l’époque et Moto Revue, et donc évidemment pas mal médiatisée. On remarque à ce moment-là le talent de Patrick Pons qui remporte l’édition 1972, l’année de ses vingt ans, et passe pro à la suite de cet évènement.

Mais la crise pétrolière et les normes antipollution naissantes pénalisent le département cylindres à trous. Aussi en 1973, et suite au succès de la Honda 750 Four, Kawa dégaine à son tour un gros quatre pattes à soupapes : la mythique 900 Z1. Aussi fiable, mais doté notamment d’un double arbre à cames en tête, ce bloc délivre quinze chevaux de puissance supplémentaire. L’année de sa sortie, Alain Renouf au guidon de cette nouvelle machine remporte le Tour de France moto, et avec René Guili en co-pilote se classe second au Bol d’Or.

Les esprits sont marqués, et pas seulement dans l’Hexagone. Quelques années plus tard on découvre sur écrans géants le premier volet de la saga « Mad Max », un film dystopique tourné à deux cent à l’heure. Mel Gibson se fait alors voler la vedette par une douzaine de Z1000. Modifiées par Bertrand Cadart, un frenchy (encore !) installé en Australie, elles apparaissent sous leur jour le plus sulfureux… Entre temps la Z n’a pas seulement gagné un dixième de litre, elle est devenue une gamme à part entière se déclinant dans presque toutes les cylindrées : de la modeste 250 cm3 bicylindre, à l’énorme 1300 six cylindres à refroidissement liquide.

La génération suivante adopte le sigle GPZ en même temps que le mono-amortisseur, et préfigure les monstres de puissance à venir qu’on classe aujourd’hui dans la catégorie oldtimers. Deux modèles se détachent : la 900 Ninja, première du nom, qui fait une apparition remarquée entre les mains de Tom Cruise dans « Top Gun », et la 750 Turbo, laquelle fait de l’ombre aux engins concurrents existant déjà en version suralimentée : la Honda CX 500, la Yamaha XJ 650 et la Suzuki XN 85. Si la greffe de turbine est à la mode, cette dernière ne dure pas, et ces motos restent de rares ovnis.

Toutefois, en 2015, Kawa ose récidiver en sortant la nouvelle H2, à une époque où la vitesse est pourtant sévèrement réprimée. Sur le papier, la déclinaison R de cette moto délivre plus de 300 chevaux et passe allègrement la barre des 300 km/h. On se demande pourquoi elle n’est pas homologuée pour la route !? La version standard, limitée à 200 bourrins, reste une arme à ne pas mettre entre toutes les mains. Face à cette hérésie, à ce jour, les autres membres du club fermé des « Japanese Big Four » n’ont pas daigné surenchérir…

Voilà donc, en résumé, les bécanes exposées dans cette enceinte du musée Kawasaki, dans ce hall baptisé « Good Times World », en référence au slogan de la marque « Let the good times roll ». Faut-il y voir un hommage à BB King ? On pourrait en tout cas citer également la présence d’une KZ1000S Eddie Lawson replica, celle d’une des six 750 H2R produites en 1972, celle d’une A7RS réputée avoir couru à Daytona en 1969, ou encore celle d’une KR500 de 1982, exposée à côté du square four deux temps qui la propulse… Mais je voudrais surtout remercier notre camarade Guillaume pour ses images dont il nous fait profiter :

« On a passé trois semaines au Japon, à faire du tourisme, de la randonnée… On a notamment traîné entre Osaka, Kyoto et Kobe, et du coup on ne pouvait pas manquer le musée Kawasaki. Bien qu’elle ne représente qu’une partie du chiffre d’affaire de la firme, l’activité moto est sans doute la plus connue du grand public, et son histoire est bien mise à l’honneur dans cet espace dédié. Et comme tout le monde n’aura pas l’occase d’aller sur place, de faire un tel voyage, je me suis dit que ça serait cool de partager mes photos. »

Je confirme, et par conséquent les publie avec plaisir. Sankyu !

A propos de Susokary :

Ch'timi né en 1978, et motard depuis le berceau qu'aura été le panier de mes vieux, j'ai commencé à rouler de mes propres roues en Honda QR 50, et chevauche aujourd'hui une Kawasaki W650 qui ne demande qu'à être customisée. Encore une "bratstyle à deux balles" ? Web monkey de métier, amateur de bière et passionné de moto, autrefois brasseur de "Chicks and beers", désormais au guidon de "Un pneu dans la tombe", j'apporte ma modeste pierre à l'édifice de quelques entreprises œuvrant dans l'univers motocycliste.

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4 Comments

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  1. A propos de David Vollborth...

    Haha !
    C’est beau, tout ça.
    J’ai toujours une 1000 RX rouge dans mon garage…

  2. A propos de Olivier Venet...

    Très bon article, bien tourné.
    Chez les Jap’, les Kawa ont toujours été pour moi les plus belles, les plus performantes, les plus rageuses.
    La 900 Z1 reste la plus séduisante, et en matière de bécanes de compète, c’est la 500 H1R qui est la plus attirante des compé-client à mes yeux.
    La musique qui s’échappe de son trois cylindres via les pots de détente est magnifique !
    Le regretté Christian Ravel courait dessus…

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