Cette année l’occase s’est présentée d’emmener nos ados à Gedinne ; ainsi ils ont été (pour la première fois) témoins du formidable Belgian Classic TT.
Pour un amateur comme votre serviteur, aux compétences et au matériel limités… Le Belgian Classic TT (dont l’amusante description mérite toujours d’être lue) n’est pas un évènement facile à immortaliser. J’ai dû prendre quelques trois-cents clichés, à Gedinne cette année. Néanmoins, plus des trois quarts de ces images ont piteusement fini à la poubelle. Et tout ce qui reste méritait-il vraiment d’être sauvé ? Quoi qu’il en soit, nous n’aurons pas boudé notre plaisir, sur place. Surtout moi !
Voilà une paire de saisons que je n’avais pas pu assister à ce formidable spectacle : une petite route de campagne fermée trois jours durant, et des pilotes venus d’un peu partout pour en profiter, aux guidons de leurs pièges plus ou moins rétros, et pour certains pas mal affûtés. C’est que les lascars en tête ne sont pas là pour se promener ! Ici point de démo, il est bien question de bagarre. D’où l’analogie avec le fameux Tourist Trophy.
Des courses de motos (et de side-cars), donc, lesquelles s’enchaînent tout le week-end. Et pour nous, témoins de ces affrontements somme toute civilisés, le privilège de pouvoir évoluer autour de la piste entre chaque session. Par conséquent, d’une catégorie à l’autre nous optons pour un nouveau point de vue sur ce circuit à l’ancienne, pour un nouveau virage nous promettant de revivre (par procuration) les frissons d’un succédané du Continental Circus.
Les envolées en régime, les enchaînements de rapports ; puis les rétrogradages détonants, les freinages suppliciant les parties-cycles jusqu’au couinement… C’est autant une symphonie pour les oreilles qu’un ballet pour les yeux. Cependant, et j’ai pu le constater : nous ne sommes pas égaux dans notre sensibilité, face à cette procession mécanique défilant la poignée dans le coin, ce cortège fulgurant d’instruments poussés dans leurs retranchements.
De fait, ayant pour la première fois offert à nos gosses cette exhibition, je dirais : trois mômes ; trois visions. Ainsi, mon beau-fils aura moyennement apprécié, sans pour autant trahir une quelconque impatience. Mon propre garçon s’y sera un peu plus intéressé, toutefois pas au point de réclamer le renouvellement de l’expérience. Tandis que ma fille aînée, elle, en sera carrément venue à me questionner (frénétiquement) sur le coût et les formalités d’une licence !?
« Tu se calmes. »
A la limite, s’éclipser en tête à tête et à moto pour camper là du vendredi au dimanche, ça s’envisage. Mais avant d’aiguiser des cale-pieds sur l’asphalte de ce tracé, une poignée d’étapes s’impose encore il me semble. A suivre…