Pascal nous a ouvert les portes de son hangar où le temps semble s’être arrêté, pour nous permettre d’admirer sa Ducati 750 GT savoureusement patinée…
Nettement moins populaire, et même connue, que les modèles Sport et SuperSport qui rapidement lui ont succédé, la Ducati 750 GT reste pourtant la première des Bolognaises à profiter de cette fameuse architecture moteur qui a depuis fait la réputation de la marque ; à savoir un bicylindre en L conçu par Fabio Taglioni, au début de l’année 1970.
Du croquis de départ découle assez rapidement un prototype, en novembre, puis un modèle de série exceptionnellement proche du concept initial, l’été suivant. Si la distribution desmodromique n’apparaît que plus tard, avec la célèbre SS, le twin maison ouvert à 90°, lui, est bien né. Le choix de placer les cylindres dans un plan longitudinal offre un excellent équilibrage. Et l’inclinaison du bloc de 15° par rapport à la route fait profiter le cylindre arrière d’un refroidissement optimal.
Particulièrement identifiable à ses carters ronds, ce moteur fait également partie de la prestigieuse lignée des couples coniques, une solution de distribution par arbres reprise aux monocylindres de la marque. Quant au volume de 750 cm3, les ingénieurs l’obtiennent grâce à un alésage-course carré de 76 x 75 mm.
Pour le reste, on note la présence d’un cadre de type double berceau interrompu (inspiré du Seeley des 500 GP, et dont certains vont même jusqu’à dire qu’il est légèrement surdimensionné…), d’une fourche Marzocchi de 38 mm à axe déporté, d’un frein à disque Lockheed, de carburateurs Amal concentriques de 30 mm, et d’échappements Conti à la sonorité parait-il envoûtante.
C’est presque par hasard (par chance ?) que j’ai découvert l’exemplaire que je vous présente aujourd’hui, en furetant dans les locaux d’une bande de passionnés dont Pascal fait partie, et qui recèlent encore quelques trésors de cette nature. Contrairement à d’aucuns de ses camarades, lui n’envisage pas de suivre la mode en cours et de tronçonner sa Ducati 750 GT pour en faire un cafe-racer. Il préfère la conserver telle quelle dans son jus. Une démarche tout aussi intéressante, non ?