Repérée il y a un moment sur le web alors qu’elle était encore loin d’être terminée, la Yamaha SR 500 de Philippe m’avait de suite interpellé. Les grandes lignes de son projet étaient alors déjà jetées, mais il lui a encore fallu un moment pour achever tous les détails qui lui tenaient à cœur.
Les choses seraient sans doute allées plus vite si notre camarade avait pu disposer d’un local dédié à ce chantier, mais il se trouve que c’est son appartement situé au 3ème étage d’un immeuble toulousain qui lui a servi d’atelier ! Précisément, c’est une pièce faisant habituellement office de studio d’enregistrement qui a été réquisitionnée pour l’occasion, car notre homme n’est pas seulement amateur de pétoires atypiques, mais également musicien, compositeur d’électro hip-hop signé sous le label anglais A Future Without, et, si vous êtes férus du genre, sachez que son 1er album « Handmade » est à l’écoute sur SoundCloud…
Mais revenons à nos moutons, ou plutôt, à notre sujet de prédilection : les prépas « homemade » qui en jettent. Et là, force est de constater que Philippe a aussi pas mal de choses à nous raconter !
« Je me suis lancé dans ce projet sans plan ni idées très précises et avec peu de moyens (2 000,00 EUR de budget), mais je savais déjà plus ou moins ce que je voulais : une machine posée par terre, petite, trapue, et globalement un look assez radical avec notamment de grosses roues. Les dépenses les plus importantes correspondent à l’achat de la base (1 000,00 EUR) et à celui des Firestone (400,00 EUR), sachant que j’ai ensuite géré un maximum des modifs moi-même et pour beaucoup à la main. »
Et des modifs, sûr qu’il y en a eu quand on sait qu’il a acquis cette 2J4 de 1981 entièrement d’origine. Un cadre raccourci d’abord, pour accueillir une selle solo sur mesure pas tout à fait au goût de Mme parait-il… Une bécane rabaissée d’une 10aine de centimètres ensuite, à l’avant, grâce à 2 grosses cales et des tubes remontés dans leurs tés, à l’arrière, par le biais d’amortisseurs courts dénichés sur le Coin-Coin. Et, pour bien mettre en valeur les jantes à bâtons de 18 pouces chaussées de gros pneus ballons, exit les garde-boue.
Coté mécanique, RAS en dehors d’un contre-cône « aftermarket » à l’échappement, et dont le son a été légèrement atténué suite à l’adoption d’une petite chicane. Tant pour le look que pour la fiabilité, Philippe a préféré conserver la boite à air et les caches latéraux. Sûr qu’on a connu bien moins esthétiques comme flancs, et puis après tout, il fallait bien trouver de la place pour les stickers…
« Je ne voulais pas suivre la mode actuelle qui consiste à laisser un gros vide sous la selle. Au delà de ça, à quoi bon opter pour des cornets ? Cette moto est taillée pour la balade, pas pour l’arsouille ! »
Le poste de conduite a ensuite été dépouillé et le faisceau électrique simplifié. Le mini-compteur et les voyants ont été installés sur une petite platine « maison », tandis que le contacteur a été relocalisé à l’arrière, presque au niveau du bras oscillant, et le reste des composants sous le réservoir. Chiné pour 5,00 EUR, le guidon était destiné à une bécane de cross, il accueille désormais des poignées Beston et un maitre-cylindre en alu.
« J’ai volontairement conservé les flancs du réservoir bruts au moment de le repeindre. Après une semaine passée à les mouiller et à les saler, il m’a fallu bien les nettoyer pour pouvoir les vernir. J’ai également poncé les carters pour retrouver la couleur de l’alu, et même perforé celui qui cache le pignon de sortie de boite, mais j’ai volontairement laissé telles quelles les pièces qui ne nécessitaient pas d’être modifiées. Je ne voulais surtout pas aboutir à un "showbike", mais au contraire à une machine qui montre qu’elle a vécu. »
Pour fixer le phare Bates, le feu « tomate » et les mini-clignos, Philippe s’en est également remis aux préceptes de l’école « DIY », en taillant dans le métal et à la main les pattes dont il avait besoin. Même chose pour les cale-pieds perforés, découpés dans un tube d’acier, ou le bloc-disque sur mesure : tout du « homemade » ! Et, pour rester un minimum « street legal », il a également soudé à l’avant un petit rétro chromé. Mais la conception de sa plaque d’immatriculation risque fort de ne pas lui épargner bien longtemps les remarques de la maréchaussée…
« Les numéros sont simplement découpés dans du vinyl autocollant, et appliqués à même la plaque d’alu que je me suis fabriquée. Jusqu’ici, je n’ai encore reçu aucun PV… »
Quoi qu’il en soit, ce 1er projet risque fort de ne pas être le dernier, car Philippe s’est lancé avec 2 de ses amis dans la recherche d’un local qui pourrait les accueillir, eux, et leurs 2 chantiers de restauration à venir : une XS 650 d’une part, et un Z1000 cafe-racer à cadre Martin de l’autre. Entre temps, il prévoit tout de même de se rendre en Californie pour voir du pays, et visiter les bouclards custom locaux à la recherche d’inspiration. D’ici là, la météo plutôt clémente des Midi-Pyrénées devrait lui permettre de bien profiter de son SR…
« Je m’en sers tout le temps, elle est bien plus confortable que ce que l’on imagine. C’est une moto sympa, sans prétention, et qui roule très bien. »
En tout cas, et je vous laisse en juger avec le diaporama qui suit (à mater en plein écran, please !), elle sait parfaitement nous séduire en image, a fortiori quand les photos sont prises par son acolyte Jérémy Dartigues…
Cliquez ici si vous ne voyez pas apparaître le diaporama intégré.
Très belle réalisation, pour une machine pleine de plaisir !
La mienne est faite dans le même esprit, et je me régale à son guidon lorsque le temps me le permet.
Encore bravo !
Ah oui, très jolie aussi la tienne Philbass, en effet !
Est-ce que tu ne voudrais pas l’inscrire à notre concours de prépas par exemple ?
;)
Jérémy Dartigues, encore un mec avec du talent à revendre.
Les photos sont aussi belles que la moto.
C’est à dire qu’elle n’est pas encore tout à fait finie, mais pourquoi pas !
Tu as un lien pour que je jette un œil ?
Oui, juste ici :
http://wp.me/p1j8Gx-CA/
;)
Le temps de faire un shooting correct, et je t’envoie ça très vite !
;)
Cool !
:)
Salut,
Je suis le proprio de la SR de l’article.
Elle est effectivement super bien aussi la tienne, très radicale également…
Et les deux se ressemblent d’ailleurs !
Personnellement, je baisserais quand même un peu l’avant, au moins dans les tés, mais c’est une question de goût.
;)
Très jolie moto, on doit être bien dessus.
Good job!!
En voilà une vraie brèle, pour contraster avec tous ces kékés rutilants que l’on voit sortir des concessions sur leurs machines alu et carbone.
J’aime l’esprit rock n’ roll du pas trop street legal. C’est une moto d’homme libre, bien vu Philippe !
Je crois savoir que tu es musicos, cela ne m’étonne guère, je suis moi-même un vieux grateux (blues), et je roule tous les jours avec ce type de pétoire.
Par contre, j’aimerais bien connaître la taille des Firestone qui équipent les jantes de ton SR… ?
Par avance merci, et longue vie à toi.
Félicitations pour ce joli SR, il est au top !
J’aurais besoin que tu me donnes les dimensions des magnifiques pneus que tu as, pour en faire autant sur le mien…
Merci d’avance !
Tes jantes doivent être de 18 pouces Benoit, donc :
– Voilà pour l’avant :
http://www.cokertire.com/motorcycle/350-18-firestone-deluxe-champion-blackwall-tire.html
– Et voilà pour l’arrière :
http://www.cokertire.com/motorcycle/400-18-firestone-deluxe-champion-blackwall-tire.html
;)
Très très jolie ta bécane !
Je me lance moi-même dans un projet de transformation d’un SR, et c’est ta selle qui m’intrigue : tu l’as faite faire ?
Je suis intéressé par ce que tu pourrais me donner comme info…
Bravo encore, et merci d’avance !
Belle réalisation !
L’idée du rétroviseur est excellente.
Puis-je te demander comment tu as réussi à l’installer ?
Merci d’avance !