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Red Wing Classic Moc : une alternative aux chaussures moto ?

Red Wing Classic Moc : une alternative aux chaussures moto ?

Indémodables et trendy à la fois, les Red Wing Classic Moc semblent faire le bonheur de beaucoup de bikers. Un test s’imposait pour juger de leurs qualités.

Déçu par le vieillissement à mon sens prématuré de mes précédentes chaussures moto, j’étais à la recherche d’une paire de remplaçantes un peu plus robustes. Voyant que tant de motards en portaient, vieux bikers de la vieille ou hipsters fraîchement débarqués, je me suis dit que les Classic Moc de chez Red Wing devaient bien avoir quelques qualités, et donc je me suis laissé tenter par un essai.

Généralement, j’ai une tendance assez naturelle à fuir ce qui est à la mode, comme une réaction allergique à tout ce qui serait excessivement populaire : le foot, les Crocs, ou Les Enfoirés par exemple. Alors cette paire de bottines trendy, c’est un peu l’exception qui confirme la règle finalement. Au contraire de l’aspect fashion, ce qui m’attire dans ce genre de produit c’est le coté intemporel et conçu pour durer, comme dans le cas d’un briquet de chez l’Oncle Sam ou d’un couteau de l’armée helvète en somme. J’ai longtemps porté des Dr Martens pour les mêmes raisons, mais depuis que le gros de la gamme est confectionné dans une partie du monde encore en voie de développement, la qualité s’est significativement dégradée. Ne voyez pas là un a priori réactionnaire, mais plutôt l’expression d’un ressenti sincère, mon retour d’expérience perso.

A l’inverse, si l’on en croit le site internet de la firme fondée en 1905 par Charles Beckman de l’autre coté de l’Atlantique, la gamme « Red Wing Heritage » serait toujours fabriquée sur le sol américain, et en grande partie à la main (comme décrit dans cette vidéo…). Les machines et le personnel ont sans doute été quelques fois remplacés depuis le début du siècle dernier, mais les procédés et le savoir-faire restent grosso modo les mêmes. Et quant au modèle qui nous intéresse, le patron d’origine est toujours exploité plus de 60 ans après, un statu quo qui n’empêche pas les Classic Moc de rester le best seller de la marque, voire même au contraire.

En le créant, l’ex-vendeur de chaussures devenu chef d’entreprise voulait offrir aux ouvriers et aux fermiers des bottines de travail adaptées à leurs dures journées de labeur, résistantes et confortables. Ainsi, la semelle de crêpe baptisée « Traction Tred » est légère, malgré une hauteur appréciable, et ses sillons en zig-zag peu profonds de manière à ne pas retenir une quantité excessive de terre. Le haut de la chaussure est taillé dans un cuir épais haut de gamme, et tanné à l’ancienne pour un état de surface impeccable. Les triples piqûres et l’assemblage Goodyear sont là pour assurer la solidité de l’ensemble. Le nom lui est tiré d’un mot chipé aux indiens Algonquins : mocassin, et on devine aisément qu’il illustre également l’origine du dessin de la couture caractéristique à l’avant. A l’arrivée, notre homme a créé une icône qui a su traverser les âges, et qu’on achète encore aujourd’hui pour de multiples usages, rouler à moto notamment.

Alors ? Bonne ou mauvaise idée de prendre la route avec ça aux extrémités ? Les 2 mon capitaine. Les 2 parce qu’elles disposent d’indéniables qualités, sans toutefois rendre tous les services espérés avec des chaussures vraiment conçues pour cette activité. Par exemple niveau étanchéité c’est zéro, ou à peine plus. Mon dernier trip sous une pluie battante m’a valu de prendre un bon bain de pieds, 3 jours les palmes dans l’eau ! Il faut dire qu’il a draché si fort et si longtemps que même mes sur-bottes en synthétique ont fini par déclarer forfait… Bonne nouvelle en revanche : après 8 jours de patience mes bottines étaient parfaitement sèches, et pas du tout abîmées. Dans les mêmes conditions, les chaussures de la marque anglaise que je citais plus haut voient leur semelle intérieure partir en lambeaux. Ici elles n’ont pas bougé, et l’extérieur après un traitement au baume pour cuir paraît même carrément neuf.

Pourtant, à ce stade elles totalisent déjà plusieurs centaines de kilomètres de marche, et encore 10 fois plus parcourus à bécane, et on pourrait les croire tout juste sorties de la boîte ! Seules les semelles extérieures montrent quelques traces d’usure normales, tandis que le cuir n’est même pas encore marqué par le sélecteur. Répétons qu’il est particulièrement épais ! A tel point qu’au démarrage les Red Wing Classic Moc nécessitent une période de rodage, sous peine de bien boiter. Raides comme la justice elles tentent de vous guillotiner, j’en ai eu les chevilles tranchées. Mais il faut dire que je me suis entêté à les porter non stop 2 semaines durant, alors qu’il aurait mieux valu au début les choisir par intermittence pour ne pas être attaqué jusqu’au sang. Aujourd’hui plus de soucis, je peux les porter quotidiennement et profiter de la souplesse acquise au fil du temps.

Reste qu’elles sont vraiment d’une robustesse à toute épreuve, rassurant en cas d’accident ! A défaut d’être homologuées ou équipées de renforts protégeant contre les chocs, leur résistance aux coupures et à l’abrasion ne fait pour moi aucun doute. Un bon point. Niveau « tenue de route » rien à dire, sur le bitume la semelle de crêpe adhère très correctement, et les minces crampons semblent n’y être pour rien. Ces bottines ne devraient donc pas devenir particulièrement glissantes une fois les sillons usés, mais dans le cas contraire il est possible parait-il de les faire ressemeler. Une bonne chose tant le cuir lui se montre inaltérable, à tel point que je me demande combien de temps il faut les porter pour les retrouver dans l’état que l’on voit des fois : très très patiné.

Les Classic Moc existent en 2 tailles et plusieurs coloris. Perso j’ai opté pour une paire de 6 pouces, pour la forme du profil que je trouve plus joli avec ses coutures arrondies, là où le grand modèle présente une simple ligne droite un peu tristoue à mon goût. Mais signalons que les 8 pouces sont réputées au démarrage légèrement moins pénibles à porter, un chouilla plus tendres avec les chevilles. Un chouilla. Coté teintes il y a des options, même si je n’emploierais pas l’expression « embarras du choix ». Outre une nuance plus osée par saison (un vert « Green Kangatan » l’an passé, un rouge « Copper Worksmith » cette année…), l’offre porte surtout sur une déclinaison de noirs et de bruns pour le petit modèle, et les 8 pouces elles ne sont plus présentées sur le site officiel que dans un marron populaire et particulier, créé d’après la même source pour reprendre la robe des Setters Irlandais (ça ne s’invente pas !).

Quelle conclusion tirer de tout cela ?

Proposées à un tarif allant de 260,00 à 300,00 EUR selon les distributeurs, ces pompes sont loin d’être données ! Et ne rendent pas forcément tous les services offerts par certaines chaussures moto pourtant 2 à 3 fois moins chères. Mais niveau look et durabilité, elles semblent imbattables. Vous savez ce qu’on dit : le prix s’oublie, la qualité reste. Le « made in USA » a un coût, et en achetant ces bottines vous vous offrez aussi à la fois un bout d’histoire et un morceau de rêve américain.

Sans atteindre sans doute le niveau de protection de chaussures homologuées et équipées de renforts spéciaux, les Classic Moc de chez Red Wing étant donné leur robustesse vous protégeront à coup sûr de bien des chutes et des glissades. Coté intempéries par contre ne comptez pas trop sur elles, leur étanchéité étant quasiment nulle. A moins de ne rouler que par relatif beau temps, la pluie vous imposera donc d’emporter des sur-bottes en complément, à moins de vous faire à l’idée et au fait de rouler les pieds dans l’eau, une chose que je déteste personnellement. Pour autant, je n’échangerais pas mes nouvelles bottines en vrai cuir contre mes anciennes sneakers en synthétique. Fuck the plastic, get the classic !

P.S. : Produit aimablement fourni par Kustom Workshop.

Kustom Workshop - Vêtements et accessoires issus de la culture custom et hot rod.

A propos de Susokary :

Ch'timi né en 1978, et motard depuis le berceau qu'aura été le panier de mes vieux, j'ai commencé à rouler de mes propres roues en Honda QR 50, et chevauche aujourd'hui une Kawasaki W650 qui ne demande qu'à être customisée. Encore une "bratstyle à deux balles" ? Web monkey de métier, amateur de bière et passionné de moto, autrefois brasseur de "Chicks and beers", désormais au guidon de "Un pneu dans la tombe", j'apporte ma modeste pierre à l'édifice de quelques entreprises œuvrant dans l'univers motocycliste.

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4 commentaires

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  1. A propos de JB...

    J’en ai une paire, que du bonheur !
    N’oubliez pas de les graisser de temps en temps, elle change légèrement de teinte.

  2. A propos de Fred...

    Pour ma part j’ai les « Work Chukka », increvables, et même pas encore rodées malgré les nombreux kilomètres.

  3. A propos de Antoine...

    Pour info, le fabricant historique de Dr. Martens en Angleterre, Solovair, distribue maintenant sa propre marque, fabriquée évidemment en Angleterre.
    C’est mon revendeur au Mans, Kaki, qui m’a expliqué tout ça quand j’ai voulu me racheter une paire.
    Il a décidé de ne plus vendre la marque Dr. Martens et je me suis donc offert des Solovair, et elles sont nickelles.

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