Steel Bike Concept dégaine une Honda VT 750 S street-tracker particulièrement RAD : radicale, authentique, et différente… Ne trouvez-vous pas ?
Avouez… On a peine à reconnaître ici l’ultime descendante de la lignée Shadow. En ouvrant le mail de Florent, qui dirige Steel Bike Concept, moi-même j’admets n’avoir pas de suite identifié la base de cette réalisation, l’engin passé entre leurs mains pour aboutir à cette surprenante Honda VT 750 S street-tracker, à l’apparence agressive.
« Notre atelier se trouve dans le quartier de Bacalan, à Bordeaux. Voilà maintenant six ans qu’il existe, et aujourd’hui il offre du travail à une équipe de jeunes passionnés. Bien qu’on ait élargi l’activité à la préparation auto, en 2019, la moto reste le fer de lance de l’enseigne. Avec le temps notre style et notre savoir-faire se sont affirmés, et aujourd’hui je dirais que les projets présentant des défis techniques nous intéressent tout spécialement. On apprécie évidemment de pouvoir personnaliser une machine, la modifier visuellement. Seulement pour nous les changements esthétiques doivent s’accompagner d’une amélioration des performances, mécaniques et/ou dynamiques. C’est notre conception, on ne se limite pas à ce qui se voit. Et on ne craint pas non plus de se pencher sur des véhicules de dernière génération, malgré l’électronique embarqué, comme ici cette bécane de 2010 alimentée par injection. »
De la partie cycle d’origine ils n’ont conservé que la poutre et le berceau du cadre. La partie arrière a été entièrement reconstruite, notamment pour accueillir un mono-amortisseur spécifique de chez EMC, lequel suspend un bras oscillant asymétrique maison, traversé par une durite aviation. A l’opposé on trouve le puissant freinage d’une GSX-R 1000, raccordé de la même façon, et une fourche inversée 100 % Kawasaki, issue du mariage des tubes d’une ZX-6R aux tés d’une Z1000. Quant aux jantes chipées à une ER-6, elles sont chaussées de Heidenau K73, des pneus de type supermotard aussi efficaces parait-il que seyants à mes yeux.
« Chaque élément a été soigneusement sélectionné et adapté. A l’arrivée, avec ce matos surdimensionné et cette position qui incite à l’attaque, c’est conduite fun obligée ! »
Tout juste libéré à l’admission et à l’échappement, ce v-twin japonais ne doit pas atteindre la barre des 50 chevaux. Pas de quoi, donc, en effet déborder le rolling chassis assemblé ici. N’empêche que le filtre K&N assorti à la carrosserie, et la ligne homemade, ajoutent leur touche racing. Le cahier des charges impliquait de conserver une mécanique d’origine. Et le client qui l’a établi se satisfait de la sonorité plus envoûtante de son nouveau deux-en-un.
« On a également conservé le réservoir, tandis que le reste des habillages a été fabriqué à la main. Ce carrossage tout en métal nous a permis de créer un fond poli et bouchonné, qui participe à la déco là où il n’a pas été recouvert de bleu pailleté. »
La peinture en question a été confiée à Kolor Bikes, la sellerie coordonnée à David Follain ; des sous-traitants toujours triés sur le volet. Les surpiqûres en losanges font écho aux alvéoles qu’on retrouve poinçonnées au dessus des commandes reculées, et disséminées un peu partout dans le metal flake jusque sur les protections de fourche. Au bout du compte, le placide custom de naissance est méconnaissable !
« On a aussi intégralement recâblé le faisceau, en prenant soin notamment de passer les fils dans le large cintre style dirt-track. L’ensemble est relié à un boitier Motogadget, qui lui est connecté via le Bluetooth au smartphone de son propriétaire. »
Le compteur électronique est de la même marque, et les clignotants embouts de guidon sont fournis par Kellermann. Je ne sais pas si le reste des accessoires est allemand, mais tout a l’air de bonne facture, des commodos design aux bocaux en alu des maîtres-cylindres, des poignées grises atypiques aux feu et phare à LED. Chez Steel Bike Concept, on est attaché à un certain niveau de finition. Celle de cette Honda VT 750 S street-tracker lui a permis d’être présentée l’an dernier au salon de Lyon. Elle devait dans la foulée se voir ouvrir les portes du fameux Bike Shed, malencontreusement la pandémie en a décidé autrement… Alors en attendant de la revoir peut-être exposée un jour ici ou là, je vous offre de l’admirer maintenant sur UPDLT, à travers ces belles images signées David Marvier.
Superbe job, avec de belles pièces, une chouette intégration et une belle harmonie.
Mais diable que le berceau du cadre (d’origine) est moche, à cause de sa largeur exagérée.
Ca vaudrait le coup d’essayer de le cacher, esthétiquement, ne serait-ce qu’en le peignant en noir.
Superbe moto.
C’est presque dommage pour la puissance moteur, vu la qualité de la partie cycle…
Et par rapport à la remarque de Chevalier Noir :
Effectivement le berceau est très présent, mais pour moi on a l’impression qu’il contribue à la protection de la bécane en cas de chute, et que c’est volontaire.