Marco a offert une robe et des bottes italiennes à sa diva transalpine, et voilà sa Ducati S4RS cafe-racer drapée d’éléments en carbone et chaussée de roues à rayons !
Lecteur de Stendhal ? Fan de Jeanne Mas ? Ou bien client de la Société Générale ? Si Marc-Aurèle (alias Marco) ne dit rien à ce sujet, il ne cache en revanche pas son amour pour le rouge et le noir. Au contraire, voilà la seconde bécane qu’il nous présente dans ces coloris. La première était une belle Triumph Bonneville équipée entre autres d’une bulle type Velocette. La nouvelle est une Ducati S4RS cafe-racer entièrement vêtue de carbone. Mais la comparaison s’arrête là, aux teintes choisies ; car la nouvelle délivre peu ou prou le double de puissance, notamment.
Sortie en 2006, cette moto hérite du bloc de la 999 et de sa fameuse culasse Testastretta. Environ 120 ch à 9 250 tr/min, et 97 Nm à 7 500 tr/min, les chiffres d’origine sont déjà parfaitement respectables. Cependant, ici, la mécanique profite encore de quelques améliorations : injecteurs de sa sœur 1098, volant moteur et poulie de distribution allégés, embrayage anti dribble, échappement dérivé d’une ligne performance de chez Termignoni… Sans parler de la révision complète dont le bloc a bénéficié, méritée après quinze saisons de bons et loyaux services.
« Idem pour la partie cycle : j’ai remplacé l’intégralité des roulements par exemple, de la colonne au monobras. »
Celle-ci inclut en outre des suspensions Öhlins haut de gamme (dont un amortisseur de direction chipé à une Kawasaki ZX10R), des disques de Superbike et des étriers Brembo radiaux, et puis de spectaculaires jantes à rayons Kineo. Je soupçonne notre camarade d’avoir vendu un de ses reins !
« Ne concevant pas de financer ce genre de projet à crédit, j’ai du étaler le chantier sur quatre longues années, le temps d’épargner le budget nécessaire… »
L’autre modification remarquable c’est évidemment l’habillage full carbone de chez Giordano Loi ; une pièce rare. Laquelle participe bien sûr, avec la boite à air du même matériau et les carters externes en magnésium, à une réduction du poids déjà contenu à la base. De quoi passer sous la barre des 170 kg à sec ? Peu importe, ce choix est aussi un parti pris esthétique, et a d’ailleurs nécessité une rectification du bâti arrière pour pouvoir installer cette coque monoplace. Notez également le contraste de la selle en alcantara, noir mat.
Je vous épargne par contre l’énumération des pièces chinées chez Bihr, Rizoma, CNC racing… De toute évidence Marco a soigné sa dernière réalisation, alors que ce piège racé reste pour ainsi dire son daily depuis 2014. Il faut dire que tout a été repeint ou reverni, sur cette Ducati S4RS cafe-racer ; le cadre et le moteur chez Métal Project, la carrosserie chez L’atelier MoJo (que j’évoquais dernièrement en vous présentant The Side-Bar). Le résultat est là, visible sur ces photos que j’ai prises moi-même alors que nous fêtions les six ans de Les Sens Motard, à Cambrai ; ville connue pour ses bêtises…
« Gaffe à pas trop en faire sur la route ! » ; nous disaient en somme les gardiens de la paix chargés de sécuriser l’évènement, et piqués dans leur curiosité par l’objet de mon shooting. Aucun risque à mon avis, on sent bien que cet engin a été pensé pour respecter la limitation à 80 km/h du réseau secondaire. Hum…