Avec cette Suzuki DR 650 cafe-racer, Olivier (alias Camino Viejo) récidive dans le registre des beaux cafras tout de noir vêtus, et place même sa propre barre plus haut…
J’écris ces lignes en dégustant une Duvel, comme un amateur de paris sportifs en Belgique ; et surtout en écoutant chanter Lavilliers et Ringer, comme un tourneur-fraiseur stéphanois. Le choix de la bière s’est imposé du fait qu’à cette heure tardive, c’est ce que mon épicier habituel a de mieux à proposer. Quant à celui de la musique il m’a été inspiré par cette bécane, que Franquin aurait pu intégrer à l’une ou l’autre de ses planches publiées au moment du second choc pétrolier. Non pas que je soupçonne Olivier d’être la proie des idées noires ; seulement force est de penser qu’il s’agit là de sa couleur préférée.
Jugez vous-mêmes. Certes, la Seven Fifty de la dernière fois était initialement équipée d’une selle et de poignées marron ; mais celles-ci avaient rapidement cédé leurs places à des éléments plus foncés. Et s’agissant de la nouvelle réalisation qui s’offre à nous aujourd’hui, sa Suzuki DR 650 cafe-racer s’affiche en full black d’entrée de jeu ! Seuls le blase choisi par notre camarade, Camino Viejo, et les liserés gris métal assortis se détachent de la carrosserie. Tandis que l’échappement en inox, composé d’une ligne basse maison et d’un silencieux Spark, vient souligner le tout.
« J’ai déniché la base voilà quelques années, une machine de 1991 en piteux état : faisceau électrique foireux, arbre à cames et culbuteurs démolis… Bref, tout à refaire, et c’était le but ! »
Par conséquent il a bien fallu se retrousser les manches, pour transformer un supermotard disons-le défraîchi en ce pimpant cafra moderne. Première étape : mettre le cadre à nu, puis prendre les cotes nécessaires à la fabrication de cette boucle arrière sur mesure, à laquelle s’intègre le feu et se fixent les clignotants. L’éclairage est commandé via un boitier Motogadget m-Unit, relié à une batterie Solise. Ils sont tous deux planqués dans un discret caisson sous la selle. Sur cette moto on remarque nettement plus le petit cul, qui a l’originalité d’être relativement pointu.
« Je dois d’ailleurs remercier Sellerie Rutko pour le garnissage ; VNR bike pour leurs conseils et certaines pièces… Et accessoirement ma femme pour sa patience et son soutien ! »
Le moteur reconditionné a été pourvu d’un plus gros radiateur, afin d’optimiser le refroidissement par air et par huile. La fourche d’origine a été raccourcie de douze bons centimètres, tandis que l’amortisseur provient de chez WP Suspension (autrefois White Power). Les commandes reculées Tarozzi ont été modifiées, équipées d’un sélecteur et de cale-pieds en alu usinés dans la masse. Les maîtres-cylindres de frein et d’embrayage (désormais hydraulique), comme le tirage rapide sont signés Accossato. Enfin le té supérieur accueille le contacteur et le coupe-circuit, à la place des pontets. J’en oublie ?
« On peut préciser que le réservoir est un modèle générique adaptable, et le saute-vent un élément homemade taillé dans le garde-boue arrière d’une Honda CM 125 Custom. »
Voilà qui méritait d’être souligné. J’ajoute, anticipant une question fréquente, que les jantes à rayons de cette Suzuki DR 650 cafe-racer sont chaussées de Dunlop Sportmax Mutant (en 160/60-17 et 120/70-17). Pour le reste, les images parlent sans doute d’elles-mêmes ; celles publiées ici, et celles qui peuplent l’album consacré à cet ambitieux projet sur le profil de notre camarade. Cette fois Olivier souhaitait créer un cafra néo-rétro en partant d’une bécane pas franchement prévue pour ça à la base. A mon sens c’est plutôt réussi ! Quelle sera maintenant sa prochaine idée noire estampillée Camino Viejo… ?