Charles est parvenu à faire, pour ainsi dire d’une traite, le tour du mont Blanc à Solex ; un exploit dont je vous livre étape par étape le récit détaillé !
Dans ce troisième extrait de son compte-rendu complet, notre camarade nous décrit l’étape qui l’a conduit de Chamonix à Flumet (50 km / 840 m D+ / 920 m D-), soit les premières heures de son tour du mont Blanc à Solex :
« Le début du parcours a beau être relativement plat, rapidement je me rends compte que quelque chose ne va pas : le moteur n’a pas autant la forme que durant mes essais. Aussi je prends la décision de changer de bobine/rupteur. J’avais un doute ; mes réglages s’étaient faussés d’eux-mêmes une poignée de jours auparavant… C’est déjà mieux.
Je repars en direction du col des Saisies. A ce moment-là, je n’ai pour ainsi dire plus aucune confiance en la réussite de ce projet. J’ai consacré tellement de soirées à la préparation de ce Solex… Que le fait de me trouver déjà en difficulté me fait perdre tout espoir d’y arriver. J’avais espéré un démarrage sans encombre ; or ce premier incident n’est pas du tout rassurant.
Ma femme, à son réveil, m’envoie un SMS : « Tu as quatre jours pour toi, prends le temps qu’il te faudra. » ; à cet instant je change d’état d’esprit. Je poursuis ma route vers l’inconnu dans un regain de motivation, nourris l’envie d’aller aussi loin que cette petite mécanique le pourra.
Le soleil se lève, la chaleur commence à monter. Je passe Saint-Gervais-Les-Bains et continue sur le chemin de Megève. Sur la place du village, un marché se tient, la route est barrée. Empruntant un contresens j’aperçois soudain un policier un peu plus loin.
Faisant mine de ne pas l’avoir remarqué, je coupe le moulin et le mets au crochet. Si bien que c’est en pédalant que j’arrive à sa hauteur quand il me lance : « C’est le futur, vous pouvez passer du cyclo au vélo, comme ça !? » ; « Eh oui Monsieur, vous voyez, le futur a été inventé dans les années 40 ! » ; il rit tandis que je m’éclipse.
Le moteur fonctionne globalement bien, mais il éprouve quand même des coupures de temps en temps. Bizarre… J’avance malgré tout en me disant que cela doit faire partie de son rodage, et que les kilomètres passant ces défaillances devraient disparaître.
Au Weldom de Megève, je m’arrête pour faire l’acquisition d’une clef à bougie. C’est que celle (à molette) que j’ai emportée ne va pas. Moi qui voulais économiser du poids… C’est loupé !
Il est 09H45 lorsque j’en ai terminé avec la portion la plus simple du parcours. Je me trouve au pied du col des Saisies, que je connais bien pour l’avoir gravi en 2019. Sachant à quoi m’attendre, je me fixe comme objectif d’être en haut à midi, en somme d’égaler ma première tentative. »