Derrière Haute Tension Motorcycles exerce Thierry Camus, le quasi-sculpteur de cette BMW R80 custom, cette « Black Wasp » qui n’a rien d’une guêpe commune…
Le réseau LinkedIn a récemment voulu que j’entre en contact avec Thierry Camus. L’artiste œuvre dans son atelier baptisé « Haute Tension Motorcycles ». Et si je me fie à la réputation de notre camarade, on lui prête une passion à la fois pour les insectes et le métal. Or le soupçon se renforce quand on découvre le surnom de cette BMW R80 custom qu’il nous présente, fine et sombre comme une guêpe noire : « Black Wasp ».
Le projet que vous avez sous les yeux est une commande de (feu) l’enseigne niçoise Irongas, sur la base d’un flat-twin de 1981. Plusieurs acteurs locaux ont été sollicités pour le mener à bien :
- D’abord Boris dit « Le Sorcier », le mécano maison ;
- Ensuite Genius Paint Shop, pour la peinture ;
- Et enfin NMB Design, pour la sellerie.
Pour le reste, par conséquent, on doit cette bécane à notre amateur d’arthropodes et de ferraille.
Ici il serait sans doute trop long d’énumérer les pièces fabriquées, sinon transformées… Dans cette liste on peut toutefois citer :
- L’échappement haut qui chemine derrière une succession de pare-chaleur ;
- Les guidons bracelets, lesquels accueillent des commodos Motogadget et des leviers Beringer ;
- Le support latéral de feu et de plaque ;
- Et celui superposant deux phares jaunes rectangulaires à longue portée ;
- Les garde-boue courts, les protège-mains perforés, les cale-pieds et les commandes associées…
Cependant, le réservoir est sans doute l’élément le plus distinctif de cette moto !
« Je l’ai conçu à partir de deux cache-soupapes provenant du V8 d’une Chevrolet Corvette. Les bouchons, quant à eux, sont des Moon Spinner des années 50, retravaillés. »
On aime ou on aime pas, mais le résultat est pour le moins original et rétro. Dans le prolongement de ce bidon unique, on trouve un compteur Motogadget, et un compte-tour T&T (pour Tumbleton & Twist). Tous deux sont reliés à une batterie au lithium, via un faisceau reconstruit en partant d’un boitier m-Unit, et alimentant également les discrets clignotants de chez Kellermann. L’ensemble s’éveille lorsqu’on actionne le contacteur à clé enchâssé sur une platine nervurée.
Cette dernière est polie, comme à peu près l’intégralité des surfaces qui pouvaient l’être. Des étriers avant à la flasque arrière, des cornets d’admission à ce qui fut la boîte à air, des couvercles de culbuteurs au carter d’alternateur… J’en passe ! C’est autant de parties rutilantes qui contrastent avec la noirceur dominant le reste, tandis que quelques touches de laiton viennent jouer les exceptions à la règle. Dans ce registre, les cache-poussière sont des accessoires faits maison. Notez que la fourche qui en bénéficie a été rabaissée ; les amortisseurs remplacés.
Que dire de plus ? Loin de la Vespula vulgaris, cette réalisation de Thierry Camus mérite à mon sens l’étiquette de Vehiculum insolitus. Finalement, le photographe Gil Lanzi s’est chargé de produire les images qu’on m’offre de partager avec vous. Sculpturale, cette BMW R80 custom surnommée « Black Wasp » méritait bien un shooting en studio, non ?