Dans ce deuxième chapitre, Cyril nous décrit les nombreuses modifications (et autres fabrications de toutes pièces) offertes à sa Motoconfort AU65 de compète…
Les autres épisodes ?
Vous y accéderez facilement en repassant par l’article liminaire :
Une Motoconfort taillée pour les records, e que s’apelerio… Kumiko.
L’opus précédent nous relatait la longue gestation de l’idée. Et nous indiquait, en dernière nouvelle, que notre protagoniste était à la recherche d’un châssis assez caractéristique, impliquant l’assemblage de ses coques par brasage. Cette fois, il s’agit de vous détailler comment cette Motoconfort AU65 de land speed racing a, elle-même, vu le jour. Comment Cyril Cheval l’a sculptée ; tant pour fendre l’air que pour éblouir la galerie. Soit pour sortir du lot à tous les niveaux.
« La machine sur laquelle je jette initialement mon dévolu est quasi complète et présente une belle patine. C’est pourquoi mon meilleur pote m’interdit formellement de la découper ! Mon second choix est alors un châssis marqué AU65, soit celui d’une Bleue des années 60. Le chantier peut enfin démarrer. Et la première étape consiste à modifier le cadre en question pour accueillir une mécanique à variateur. »
Ensuite, exit les amortos, le bras oscillant d’origine devient rigide. Tandis que l’axe de roue est rehaussé de 4 cm pour réduire la garde au sol. L’abaissement de l’assise, avec cette selle totalement homemade, contribue en outre à repositionner le centre de gravité. Un solide renfort ici ; un passe-câble maison là… L’arête du réservoir et celles de la boite à outils sont lissées ; puis cette dernière reçoit de superbes portes en laiton. Notez que l’on retrouve des touches de ce métal poli à différents endroits, quand apparaissent d’autres éléments sur mesure.
« En parallèle, je déniche deux fourches Paioli de 28 mm pour en faire une (merci à mon ami Antoine qui a géré le rapatriement depuis l’Allemagne). J’adapte des jantes Grimeca chipées à une Peugeot ; non sans leur offrir un traitement grenaillage & patine. Ainsi j’obtiens la texture ternie espérée, un faux air de magnésium. Alors je les chausse de pneus slick Hoosier en 2,5-17 (merci à JF Auto qui importe ces boudins dans mes parages). »
Son dragster sur base de Motoconfort AU65 prend forme. D’autant qu’en chinant d’autres lots de pièces, il récupère également des carters de AV76 en bon état, et un bloc 512 non encore bidouillé. Mais celui-ci, sur ces entrefaites, jouit de quelques greffes :
- Carburateur Polini CP15 ;
- Pipe d’admission souple CBE ;
- Clapets en carbone ;
- Cylindre et piston Airsal T6 ;
- Vilebrequin Artek équilibré ;
- Allumage style Moriyama ;
- Poulie et variateur ER3 Doppler ;
- Pot Gianelli « new old stock »…
Pour briller dans la catégorie « 50 », il fallait bien un kit de ce genre-là. Avec son cylindre en aluminium traité nickasil, son piston mono-segment finement chromé, ses six transferts d’admission… Tandis que la culasse de Tobec EV/EW (les anciens se souviennent du trail de la marque) bénéficie d’une chambre de combustion conçue chez Solex Gump.
« David calcule le rapport volumétrique, la hauteur et l’angle du squish, etc… Et usine alors son plot en fonction de ta configuration. Il peut pareillement élaborer un échappement en accord avec les prétentions du moulin concerné. Néanmoins, s’agissant de ce composant, j’ai fait le choix de la simplicité. La performance n’est pas pour moi une fin en soi, même si elle est amusante à rechercher. J’avais surtout à cœur d’imaginer et confectionner mon propre piège. »
Dans cette optique, notre camarade ne lésine pas sur les efforts. Ainsi Cyril prend soin de gommer les défauts de fonderie partout où il en trouve : sur le tirage rapide (piqué à une Husky 350) et les leviers (d’origine Motobécane EV/EW eux aussi) Magura ; sur les cocottes (chourées à une MBK 51) ; sur les freins (à tambours) Grimeca… Ces derniers voyant leurs biellettes allégées, et leurs flasques peints en noir. Quand d’autres pièces sont, elles, polies miroir. Comme la fourche par exemple, par ailleurs débarrassée de ses pontets, puis équipée de bouchons de précontrainte Honda rectifiés.
« J’ai également fabriqué les guidons bracelets ; la commande que celui de gauche accueille, et qui permet de couper l’essence en cas d’urgence ; les commandes reculées ; le pare-chaîne ; et puis de la visserie, toutes sortes d’entretoises, de bouchons et de supports en laiton, notamment celui du compteur GPS Cycplus. Quant à la tête de fourche Vetta (qui nécessitait un gros taf de restauration), j’ai façonné pour elle une bulle et un obturateur de phare en alu bouchonné. »
Voilà son engin prêt à en découdre ! Maintenant notre artiste-pilote va pouvoir se mettre en quête d’un équipement idoine… C’est qu’on ne se couvre pas de n’importe quels oripeaux, dès lors que l’on caresse le dessein d’en mettre plein la vue de l’assistance, couché sur une Motoconfort AU65 aussi racée.













































