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Mcfly Custom : Antoine nous ouvre les portes de son atelier...

Mcfly Custom : Antoine nous ouvre les portes de son atelier…

Non loin de Bruxelles, Antoine nous a reçus dans son laboratoire secret, et présenté sa dernière création originale, bestiale. Bienvenue chez Mcfly Custom !

Une formule consacrée de la langue française nous dit que la qualité vaut mieux que la quantité. Antoine, qui officie sous le label Mcfly Custom, met un point d’honneur à appliquer ce vieil adage en construisant des bécanes à son rythme. En juin dernier il m’a ouvert les portes de son bouclard, à 2 pas du centre de la capitale belge.

Passer son temps à construire des machines, qu’elles aient 2, 3 ou 4 roues, est le rêve du petrolhead caché en chacun de nous. Et du rêve à l’établi il n’y a souvent qu’un pas, que finalement peu franchissent, les contraintes liées à la fondation d’une structure limitant le nombre de prétendants. Attaché à la patine du temps et aux matières nobles, notre camarade, Bruxellois d’origine, a préféré mettre de côté la production de masse et la guerre du marketing pour se consacrer pleinement à ses projets. Régulièrement et sans contraintes, il s’enferme dans l’atelier hérité de son père pour y assembler des bécanes au feeling bien particulier. Mélange des genres, avec cependant une unité perceptible, travail des surfaces, et choix des accessoires à 10 000 lieues des catalogues aftermarket de pièces sous blisters estampillées made in China, Antoine suit un fil conducteur assez mince mais existant, lui conférant une grande liberté de création.

Un peu fâché avec le système scolaire traditionnel, il le laissera assez vite derrière lui au profit de quelque chose de plus manuel. Mais défroissage de carrosseries sans âmes et vidange d’huile full synthèse ne retiennent pas plus longtemps son attention. Aspirant à autre chose, il passe quelques années à essayer sans jamais trouver chaussure à son pied. Son paternel, œuvrant dans le monde du mobilier typé 20ème siècle, alors en demande de personnel pour un gros chantier le fera venir dans sa manufacture. Un espace qu’Antoine ne quittera finalement jamais.

Au fil du temps, il investit une partie du local où il se met d’abord à construire des vélos, puis une mobylette, et pour finir des motos. Avec son style décalé, sans avoir le débit d’une officine avec pignon sur rue, il attire tout de même l’attention sur son petit bouclard. En m’ouvrant les portes de son atelier, il m’ouvre aussi les portes de son univers où se mêlent à la fois kustom kulture, street art, skate-board, No Fear, Trasher ou RadikalBugZ, les fourches interminables, le « son vinyle »… Autant de choses qui nous rappellent nos années d’adolescence et d’insouciance, et 20 ans après le seul constat reste que l’on a pris quelques rides et pour certains un peu de bedaine.

L’aventure Mcfly Custom a donc pour point de départ un vélo, baptisé « Apache Racer ». Puis il y en aura un 2ème, puis un 3ème, puis… Avec toujours ce style original, cette recherche permanente du détail et de la belle patine. Pédaler, c’est bien, mais les vapeurs d’essence et d’huile brulées, c’est mieux. De ce constat naitra alors une MBK 51 hardtail et longue fourche, ou comment réinventer le chopper avec une brêle ayant bercé notre jeunesse. Et comme dirait Antoine, une petite sauterelle, un truc cool pour rouler en ville. Puis un jour c’est le drame, des potes lui offrent pour son anniversaire un cadre rigide, enfin presque, ainsi qu’un moteur dans un carton…

Et là, c’est une super Yamaha SR 250 custom qui renaitra de ses cendres, sous la forme d’un chopper sévèrement looké comme s’il sortait tout droit d’une arrière-cour au Pays du Soleil Levant. Le cadre est définitivement passé en rigide, un réservoir Automoto patiné prend place derrière un guidon aftermarket torturé, remanié par les bons soins de notre camarade. Puis dans le désordre viennent s’ajouter tout un tas de pièces glanées ici et là, mais pensées et traitées pour coller à l’esprit de départ, celui des Mitsubishi A6M « Zero » de la 2nde guerre mondiale. Selle Biltwell recouverte d’un cuir rouge, compteur Smiths neuf, Moon discs, phare de provenance inconnue chiné au swap meet du bout de la rue… L’effet est plus que réussi.

Comme si la peur de l’ennui guettait dans un coin de l’atelier, une Honda CB 750 Seven Fifty finit par atterrir au pied de l’établi. Exit le style WWII, pour sa dernière réalisation l’inspiration sera puisée dans les eighties. L’idée de départ de conserver un daily biplace reste à l’ordre du jour, mais au bout de 6 mois le projet prend une tournure racing, à mi-chemin entre bécane de stunt et drag street legal.

Plutôt qu’une fourche inversée, trop moderne, Antoine adapte sur cette machine le train avant d’une Honda CBR 900 RR, ainsi que la roue arrière chaussant du 180. Et puis des bracelets LSL sont installés au dessus du té, en position droite et opposée, et une plaque phare carrée Acerbis style enduro vintage, recoupée. Un levier d’embrayage cross Renthal, un maitre-cylindre Performance Technology, un amortisseur de direction Scotts et un compteur Motogadget complètent le poste de pilotage. Au réservoir d’origine il adapte la trappe de remplissage d’un Cessna, à moins que cela ne soit le contraire, histoire d’affirmer comme s’il en était besoin un style enduro-aero-racing, brutal. Le tout est assorti d’un traitement mi-peint mi-brut, de strips bien placés, et de durites aviation. Dans l’enfilade du bidon on découvre une selle biplace de Yamaha SR 250 modifiée, dans laquelle s’intègre un feu arrière en plexiglas et en aluminium, créé de toute pièce en s’inspirant des Nissan Skyline des années 80. La mécanique, elle, se voit libérée via une boite à air en alu maison, et un collecteur d’échappement élaboré chez Workhorse Speedshop, débouchant dans un silencieux Yosh issu d’une bécane de cross.

Même s’il est présent sur pas mal de bike shows pour présenter son travail, Antoine n’a pas la volonté de devenir builder à plein temps ; un choix pleinement assumé qui laisse libre cours à son imagination. Pour le moment, donc, pas de 3ème projet moto en vue chez Mcfly Custom. Car s’il adore construire de ses mains ses rêveries mécaniques, ce qu’il aime avant tout c’est rouler. Aussi, il aimerait en profiter encore un peu… Avant qu’un mauvais génie, au nom d’une écologie à 2 vitesses, interdise purement et simplement à nos chignoles de fouler le pavé de nos centres villes.

A propos de Cyril :

A 14 ans j'ouvre mon 1er Freeway, et tombe en arrêt sur un chopper suédois 100 % homemade qui marque mon esprit d'ado (bien plus que les pages de Playboy). Dans la foulée une Opel Kapitän au flamming bleu étalée dans Nitro finit d'enfoncer le clou. En 2010, afin de synthétiser cette passion dévorante, je fonde The Rascals Cats, qui devient pour Fanny et moi un espace de création où se mêlent beaux accessoires maison et photographies. Mon piège perso ? Un KG type 34 de 1965.

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