Née en 1975, abandonnée dans les années 80, requinquée par nos camarades ces derniers mois, cette Honda CB 400 Four cafe-racer a voyagé comme une vilaine maladie honteuse…
On fait de bonnes rencontres à Dijon, lors de nos virées aux Coupes Moto Légende ; surtout à l’heure de l’apéro ! Cette année, autour d’un petit rhum agricole (le genre à te faire parler créole dès le deuxième gobelet…), j’ai fait la connaissance de Chopper District & Elliott Griott. Leur dernière réalisation en commun ? Une Honda CB 400 Four cafe-racer, qui leur a permis de monter derrière deux professionnels sur le podium du Salon de Lyon. Pas mal ! Pourtant, les compères s’étonnaient de voir leur bécane boudée par la presse spécialisée… Quelle idée aussi de la baptiser « La chaude pisse » !? Pas grave, moi je prends. Avec ce que je venais de boire, je me sentais immunisé contre à peu près tout.
« En février dernier, on s’est offert une virée à Paname pour faire la chasse aux pièces. Un pote nous a emmenés chez une de ses connaissances, un mec réputé pour disposer d’un stock impressionnant. Et au cours de notre visite, au milieu d’un tas de machines dans l’attente d’un hypothétique secours, on est tombé sur un réservoir pailleté qui a tout de suite attiré notre attention. »
Dans la pénombre de ce local, éblouis par le metal flake, notre duo n’y voit plus très clair. Pire que des gosses, emportés par la passion, excités par la perspective d’un projet, ils s’emballent. Mais tout ce qui brille n’est point or, les gars…
« En moins de deux l’engin était démonté et fourré dans le coffre de la bagnole. Mais de retour au bercail, ce fut la douche froide. Le cadre de cette prépa avortée était charcuté, les soudures dignes d’un maçon aveugle amputé d’une main… Mais comment a-t-on pu acheter ça !? Une mauvaise surprise après l’autre nourrissait le sentiment de s’être fait refiler une rougne, voire une affreuse MST. »
Maintenant, vous savez ce qui leur a inspiré le surnom de ce piège. Dieu merci ils étaient deux pour relever le défi, le premier chaudronnier de métier, le second ancien mécano de son état. Et donc les rôles se sont naturellement répartis.
« Elliott s’est occupé de la révision du moteur, et du rayonnage des jantes alu Akront. De mon côté j’ai repris toutes les modifs du rolling chassis qui laissaient vraiment à désirer, et il fallait encore gérer les nombreux polissages requis. »
Amortisseurs Hagon, guidons bracelets, commandes reculées… Nos compères se sont fournis chez Service Moto Pièce, à une heure de chez eux. Trust your local dealer ! A l’heure où beaucoup cherchent l’offre la plus low cost possible sur Wish ou AliExpress, voilà qui relève presque de l’acte politique. Chopper & Elliott n’ont pas compté leurs heures, sur cette Honda CB 400 Four cafe-racer, ni trop regardé à la dépense.
« Pour l’arrière, on a récupéré le cul de selle sur une Yamaha SR 500 ; étonnamment il a parfaitement épousé les courbes de notre cafra. Le réservoir de 350 Four, par contre, était comme rôti au soleil, les couleurs passées, le vernis granuleux comme du papier de 120… »
Il faut dire que la déco, qui comportait aussi quelques éclats, remontait aux années 80 ! Ils ont alors appelé leur pote Fred à la rescousse. Artiste peintre, pour ainsi dire, as du pistolet en tout cas, ce dernier aura mené un véritable sauvetage. Comblant les vides, faisant disparaître l’oxydation à l’intérieur, redonnant vie au brillant à l’extérieur… C’est quasiment un tour de magie qui a été opéré !
« Et c’est lui qui s’est chargé d’apposer le numéro "47", et le lettrage "La chaude pisse" qui signe cette œuvre coriace comme une vieille chtouille ! »
Avant de se lancer sur les projets suivants (un boardtracker Indian ? une CB 350 compressée ?), restait à immortaliser le fruit de tout ce travail. Et l’idée à ce moment-là leur est venue d’investir l’usine Alcyon, à la Ferrière-sous-Jougne (25) ; un bâtiment malheureusement à l’abandon (à l’image de l’industrie motocycliste française ?), bientôt en ruine… Mais également un cadre photogénique, dont a su tirer profit le photographe Cyril Donnier à qui l’on doit les clichés que voici !
Le moteur de cette Japonaise est superbe…
Belle bécane !
Sûrement l’une des meilleures réalisations vues sur ce site, à mon goût.
Un petit bémol concernant le collecteur d’échappement, façon peau de couille de lézard, et le silencieux pas beau, trop court et pas suffisamment incliné.
Mais l’avant est vraiment beau, et l’ensemble harmonieux ; chapeau bas !
Très belle réalisation.
La selle est magnifique.
Bonne idée d’avoir choisi le réservoir de la 350, car celui de la 400 était assez moche…
Bien aussi d’avoir conservé le collecteur tortueux, typique de cette moto.
La « peau de couille de lézard », c’est de la bande thermique qui est censée conserver la chaleur des tubes, pour soi-disant accélérer l’échappement des gaz…
C’est surtout pour le style qu’on en met, ou pas.
Belle peinture aussi, presque trop belle pour le genre.
Le seul truc chiant c’est que ce moteur est un peu une daube creuse, nettement moins puissant et amusant que le modeste et increvable twin CM 400 de la même marque !
Mais à l’époque on aimait les 4 pattes, ça faisait plus « grosse moto », donc, heu…
:)
Je rajouterais que pour l’instant sur ce blog, la plus belle bécane c’est la Bultaco 175 cafe-racer réalisée par Freeride Motos !
;)
Les gars, je suis sur le cul !
Sachant que j’en ai publiées près de 400 à ce jour, des bécanes…
Vous arrivez vraiment à en avoir une préférée !?
:D
Magnifique !
Une des plus belles…
D’autant plus que je roulais en 400/4 entre 79 et 81, une bleue, avec des guidons bracelets.
La selle avec son cul rond est parfaite, et couplée avec ce réservoir ça donne une très bonne combi.
J’aurai pas mis les bandes sur le collecteur, car c’était l’élément visuel le plus important dans le design d’origine, et du coup on le voit presque plus.
Mais ça reste du très beau travail.