Pour vivre heureux, vivons cachés ? Adieu Vieux-Lille, Legend Motors déménage ses motos de collection, et réunit désormais à la campagne son showroom et son atelier…

Il y aura d’abord eu la boutique dans le Vieux-Lille, donc, minuscule dans sa première version. Vingt mètres carrés au sol, grand max, et une petite mezzanine sur laquelle on ne tenait qu’assis au bureau. Mais un bouclard de suite décoré avec goût, et dont le charme n’a cessé de s’étoffer avec le temps. Un lieu qui aura aussi été, plusieurs années de suite, le point de rassemblement de notre rendez-vous mensuel.

Rapidement on a vu là les plus belles machines d’époque et d’exception, et parfois même de très rares. Serrées les unes contre les autres elles ont appris à vivre à l’étroit. Et quand, trois ans plus tard, l’opportunité s’est présentée d’abattre le mur du fond, les choses ne se sont pas vraiment arrangées… La surface a peut-être triplé, mais le nombre de machines exposées quasiment aussi ! Sans compter les casques, vestes et autres accessoires qui sont venus s’ajouter au fil de l’eau. Dès lors, l’endroit fut également équipé d’un comptoir, et pour les happy few d’un monocylindre MAG transformé en tireuse à bière.

Présenté comme ça, on croirait le paradis. Mais c’est sans évoquer les tensions avec quelques cons une partie du voisinage, qui ont suivi la courbe des loyers. Il y a déjà longtemps que vivre ou commercer dans ce quartier est un luxe, mais les tarifs continuant d’augmenter, je suppose que certains ont le sentiment d’avoir acheté la rue en même temps que leur studio. Et je ne parle même pas de ceux qui investissent carrément un hôtel particulier… Alors si les terrasses des restos et cafés suffisaient à les déranger, je vous laisse imaginer l’accueil réservé à une bande de passionnés de bécanes « à l’ancienne, piégeuses, bruyantes et caractérielles » ! Et puis il y avait les éternels curieux, les visites intempestives, sympathiques mais chronophages, le temps consacré à l’accueil au détriment du reste.

Toutes ces raisons ont fini par motiver Christophe à reconsidérer son implantation. Et après avoir griffonné les plans d’une extension, ce fut décidé : le showroom déménagerait dans un hangar de bois sur mesure, construit de toute pièce et jouxtant l’atelier. Adieu vitrine emblématique et rue pavée, bonjour lourde porte maison et petite allée privée. Mais le noir et or reste de mise, et quand je suis venu prendre ces photos le mois dernier, une forte odeur de vernis marin indiquait que le parquet venait d’être vitrifié. A l’intérieur, on retrouve intacte l’ambiance du magasin historique, si ce n’est que le fond est maintenant largement vitré, et que de là on peut admirer des pâturages à perte de vue.

Dorénavant les clients prennent rendez-vous, ce qui permet de mieux s’organiser, et de dédier plus de temps à l’atelier, à préparer les motos qui doivent être livrées, à réviser voir restaurer celles qui seront prochainement proposées. Aussi même si vous êtes du coin, la visite sera moins aisée que par le passé, c’est pourquoi ce petit reportage s’imposait. Rassurez-vous, le site et la page Facebook de Legend Motors, principalement alimentés par les superbes images de David Coppieters, continueront de nous faire rêver. Quant aux clichés du jour, ils valent ce qu’ils valent… Mais ils sont l’œuvre de votre fidèle serviteur.

A propos de Susokary :

Ch'timi né en 1978, et motard depuis le berceau qu'aura été le panier de mes vieux, j'ai commencé à rouler de mes propres roues en Honda QR 50, et chevauche aujourd'hui une Kawasaki W650 qui ne demande qu'à être customisée. Encore une "bratstyle à deux balles" ? Web monkey de métier, amateur de bière et passionné de moto, autrefois brasseur de "Chicks and beers", désormais au guidon de "Un pneu dans la tombe", j'apporte ma modeste pierre à l'édifice de quelques entreprises œuvrant dans l'univers motocycliste.

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