Charles est parvenu à faire, pour ainsi dire d’une traite, le tour du mont Blanc à Solex ; un exploit dont je vous livre étape par étape le récit détaillé !
Dans ce huitième extrait de son compte-rendu complet, notre camarade nous décrit l’étape qui l’a conduit de Bourg-Saint-Maurice au col du Petit Saint-Bernard (30 km / 1460 m D+ / 60 m D-), et ce qui l’a poussé à s’infliger une nuit blanche durant son tour du mont Blanc à Solex :
« Avant d’attaquer la montée je prends le temps d’appeler ma femme, mes parents, et d’adresser un mail à l’équipe Marline. Le soleil s’éclipse ; et la fraîcheur de la soirée commence enfin à se faire sentir !
Pour tester je change de gicleur variable. A première vue mon Solex réagit bien, aussi je conserve ce réglage. Mieux, à mon plus grand étonnement, il développe même comme un second souffle, retrouve la vivacité dont il faisait preuve durant mes essais. Les coupures s’estompent ; le moteur est méconnaissable ! Il prend ses tours sans mal et tracte vraiment bien. Alléluia ! L’espoir usé au fil des kilomètres renaît instantanément. J’atteins le col du Petit Saint-Bernard sans le moindre problème, sans percevoir le moindre signe de faiblesse, bref, avec stupéfaction.
Bien sûr il faut encore donner un coup de pédales de temps en temps, cependant ça n’a rien à voir avec le reste de la journée. A ce moment, je comprends que c’est effectivement la chaleur qui est à l’origine de mes ennuis. Fichu vapor lock ! Je l’avais bien placé sur la liste de mes suspects, mais après avoir atteint ce sommet d’une traite le verdict est sans appel : coupable.
Il est minuit. J’appelle rapidement mes proches pour les avertir que je ne compte pas m’arrêter dormir. Le gros morceau du parcours est encore devant moi, le Grand Saint-Bernard. Et je ne peux envisager de l’aborder avec un souci mécanique. S’impose alors le besoin de le passer avant le lever du jour… Une course contre la montre s’engage, je dois impérativement traverser la vallée d’Aoste durant la nuit ! »