La dernière pépite dénichée par votre serviteur est une sublime Egli-Vincent, un « Café Racer » sorti de chez Godet Motorcycles et vendu par RM Sotheby’s en Italie…
En ce jour béni, notre pain quotidien nous est offert par RM Sotheby’s, la prestigieuse maison de ventes aux enchères née de l’évolution de RM Auto Restoration, à l’origine un modeste atelier ouvert au Canada dans les années 70. Aujourd’hui l’enseigne (de renommée internationale désormais) organise chaque année des évènements exposant des véhicules parmi les plus admirables au monde. S’agissant de cette Egli-Vincent dite de première main, c’est en 2017 qu’elle fit le bonheur d’un nouveau collectionneur (moyennant la somme de 78 975 EUR). En outre, le changement de proprio de ce « Café Racer » signé Godet Motorcycles se produisit à la Villa Erba, en marge du concours d’élégance Villa d’Este, sur les rives du lac de Côme. Un monde à part…
Forcément, on parle ici d’une bécane pour le moins exceptionnelle. D’ailleurs je suppose qu’il n’est pas nécessaire de vous présenter (feu) Patrick Godet, l’éponyme de l’entreprise qui nous intéresse. Des décennies durant cet artisan s’est consacré aux motos Vincent, avec une expertise telle que Fritz Egli en personne lui a un jour passé le flambeau. Par conséquent les fameux cadres en acier nickelé, autrefois produits en Suisse, ont commencé à voir le jour à Malaunay (76). Mais s’il n’y avait que le châssis, et sa légendaire rigidité… Bien entendu ce dernier est secondé par des suspensions au diapason : des amortisseurs réglables estampillés Maxton ; et une magnifique fourche Ceriani GP replica. Ainsi tend-on vers la perfection.
Côté mécanique, le v-twin britannique est largement optimisé par rapport à la version en vigueur à la fin des années 40. Il est question ici de 1 330 cm3 ; de carburateurs Mikuni VM36 ; d’un échappement deux-en-un en inox ; d’un embrayage à sec multidisque… L’ensemble a la réputation de délivrer une centaine de chevaux, la machine complète celle de peser à peine 180 kg. A la base ! Car présentement il s’agit de la (rarissime) déclinaison « magnésium », laquelle revendique encore une quinzaine de kilos en moins. On imagine les performances de l’engin ; alors sans surprise le freinage est à l’avenant. Deux cames à l’arrière, quatre à l’avant, les imposants tambours sont parait-il nettement plus progressifs qu’à l’époque. Leur couleur fait en tout cas écho à celle des carters constitués du même matériau.
Des garde-boue au dosseret de selle, en passant par le réservoir échancré pour épouser l’admission du cylindre avant, l’habillage en aluminium de cette merveille est naturellement une création sur mesure. C’est qu’on ne fait pas dans la bécane néo-rétro, chez Godet Motorcycles, mais plutôt dans la pure moto vintage à l’élégance incomparable, et dans le même temps à l’efficacité inattendue. La manufacture de notre fantasme, en somme ? En quelque sorte. Est-ce que j’aimerais prendre la place du pilote ? Saisir les guidons bracelets et poser mes pieds sur les commandes reculées ajustables ? Jeter un œil dans les miroirs Halcyon, tourner la poignée Egli-Vincent, et faire décoller les aiguilles des compteurs Smiths, dont l’imposant tachymètre gradué jusqu’à 250 ? Oui, autant de fois oui !
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Tout simplement magnifique !
J’espère juste qu’elle roule de temps en temps…
Ce serait un crime que de l’enfermer dans un coffre fort.