La dernière pépite dénichée par votre serviteur est une magnifique Suzuki T500 cafe-racer, mise aux enchères chez « Bring a trailer » aux Etats-Unis…
En ce jour béni, notre pain quotidien nous est offert par "Bring a trailer", le site de ventes aux enchères établi à San Francisco en Californie. Cependant c’est près de Milwaukee, dans le Wisconsin, que réside Steve Baugrud, le géniteur de cette superbe Suzuki T500 cafe-racer. Autodidacte, l’homme n’en est plus au coup d’essai mais au coup de maître. Chacune de ses précédentes réalisations fut cédée pour financer la suivante. Et celle que je vous présente ici ne fait pas exception à la règle, puisqu’elle a changé de main en 2018 (moyennant un peu plus de 12 000 USD).
Notre camarade a sacrifié une petite année de son temps libre à ce projet. Il n’en fallait pas moins pour redonner vie à l’épave qu’était cette Titan de 1975, lorsqu’il en a pris possession. Après une remise en route rapide, un démontage intégral s’imposait. La moitié des pièces étaient trop oxydées pour être réexploitées… Ceci fait, le cadre a pu être débarrassé de ses pattes superflues, renforcé en deux endroits, et naturellement repeint (par Hy-Tec Powder Coating en l’occurrence), en même temps que les tés de fourche et le nouveau réservoir d’huile. Deux temps oblige !
Là-dessus ont été adaptés un réservoir de Yamaha XS 750 (équipé de deux robinets Pingel), ainsi qu’un dosseret en alu de chez Bedlam Werks (pour obtenir cette selle racing). Puis la déco de ces éléments, laquelle mêle teintes métallisées, aplats blancs et liserés tracés à la main, fut confiée à Artistimo Custom Design. Enfin la partie cycle fut complétée par des suspensions chromées à ressorts apparents, des freins à tambours entièrement reconditionnés, et des jantes à rayons raides neuves, chaussées de Avon Roadrider MKII. Au remontage, bien sûr, les roulements et leurs inserts ont été systématiquement remplacés.
Désossé lui aussi, le twin de cette Suzuki T500 cafe-racer a reçu toutes sortes de soins, à commencer par un bon nettoyage au jet de vapeur. Bill Bune s’est chargé de restaurer le vilebrequin et de réaléser les cylindres, tandis que Steve offrait aux carters un polissage miroir. A peu près tout le reste fut substitué à neuf : les pistons par des Wiseco, les engrenages de la boîte de vitesses, la pompe à huile et ses durites… Ajoutez à ça un allumage électronique, des filtres mousse à l’admission, et deux pots de détente en inox à l’échappement (produits par Higgspeed). Voilà un bloc moteur dont je suppose qu’il délivre quelque chose comme 50 ch.
Encore fallait-il amener le courant aux bougies. Pour ce faire notre homme a reconstruit un faisceau électrique de zéro, avec des composants chinés chez Powerdynamo. Au passage : exit le klaxon, les jauges, et surtout la batterie (détrônée par un condensateur). Autant de choix qui ont contribué à la réduction de poids de ce cafra. Pour le tester, il restait à prendre place entre les guidons bracelets, et les commandes reculées signées Titan Performance. Pas trop exigeante cette position ?
« J’ai rapidement parcouru les 1 000 km nécessaires au rodage. Eh bien, je peux dire que cette moto est étonnamment confortable, et particulièrement maniable. Niveau freinage par contre (malgré le travail effectué), mieux vaut anticiper… »
On peut parler d’une description honnête, je présume. Quoi qu’il en soit deux choses sont certaines. La première ? Les photos ci-dessous (qui précédent la vidéo bonus) sont de Erin Krizizke. La seconde ? Vous les apprécierez ; si nous avons les mêmes goûts. Dans le cas contraire vos critiques seront inaudibles, couvertes par la sonorité de cette mécanique, étouffées par la chaleur des gaz brûlés, masquées derrière un paravent de fumée bleutée, dissoutes dans les vapeurs d’huile de ricin.
Et d’ailleurs elles ne m’empêcheront pas de conclure avec ma rengaine habituelle :
« Rejoignez UPDLT sur Facebook, et recevez chaque jour (ou presque) votre dose de bécane à l’ancienne, piégeuse, bruyante et caractérielle ! »
P.S.: Démarrage à froid ; au premier coup de kick ! Nonobstant son âge (plus de quarante balais au moment où ces images sont filmées), cette Suzuki T500 cafe-racer peut se vanter d’être en bonne santé.