En France on a pas de pétrole, mais on a des idées ; la Siccardi ACS S3 1000 en était une prometteuse, mais le destin de cette supersport française n’a pas été celui espéré !
L’aventure commence en juillet 80. René Siccardi, sous-traitant du secteur automobile spécialisé dans la fabrication de vilebrequins, mais aussi passionné de moto, fait alors le projet de concevoir sa propre machine. Il voit grand, et envisage d’emblée la mise au point d’une moto d’exception, qu’il souhaite voir concourir en endurance dès 82, avant la mise sur le marché d’une version homologuée et légèrement assagie, avec notamment un embrayage adouci, seulement deux ans plus tard. Ses ambitions de production sont, à ce moment là, de cinq mille motos et dix-mille moteurs d’ici la fin des années 80.
Mais la conception du prototype coûte cher, très cher, et notre camarade ne bénéficie d’aucune aide financière, ses démarches auprès notamment de l’ANVAR n’ayant pas abouti. Pire, la réglementation des courses d’endurance est à ce moment-là modifiée, limitant la cylindrée des participantes à 750 cm3, alors que le bloc développé, un trois cylindres quatre temps à refroidissement liquide, est un 1 000. En même temps que ces nouvelles directives, c’est donc l’arrêt de mort du projet de Siccardi qui est signé.
Dommage, car la machine construite dans ses ateliers se révèle être effectivement exceptionnelle pour l’époque et, parmi les solutions techniques mises au point, certaines restent encore aujourd’hui plutôt marquantes. La Siccardi ACS S3 1000 est par exemple dépourvue de châssis. C’est directement sur le bloc moteur, créé par injection d’aluminium sous pression, afin d’obtenir une structure nervurée particulièrement rigide, que viennent se greffer les suspensions, un cantilever à l’arrière, et un parallélogramme différentiel avec système anti-plongée à l’avant. Quant à la boîte de vitesses et à l’embrayage, il s’agit d’éléments démontables et ajustables en quelques minutes seulement, compétition oblige.
Finalement, le résultat n’aura pas eu l’occasion de briller sur la piste, malgré un très bon rapport poids/puissance de 150 ch pour 172 kg, plutôt honorable pour une moto de trente ans aujourd’hui, dernière machine de course 100% française qui plus est. Nous sommes donc heureux d’avoir pu l’apercevoir sur le stand de Motul, à l’occasion de notre visite au dernier salon Rétromobile, mais on aimerait quand même ne pas devoir attendre aussi longtemps pour voir renaître, en France, une moto du même acabit.
A la vue de cette moto, une seule phrase me vient à l’esprit :
Et quand c’est qu’on va faire un tour !?
:)
J’ai la réf’ :
https://www.youtube.com/watch?v=fPC3E6ZhjTI
;)