La méthode de Fred, pour disposer d’une Zero Engineering alors que ces motos n’étaient pas encore introduites chez nous ? Article 22 : démerde-toi comme tu peux !

Paraît-il que : en France on n’a pas de pétrole, mais on a des idées ! Et lorsque l’on a rencontré Fred à Iron Bikers en juin dernier, on s’est dit que ce fameux slogan ne devait pas lui être étranger. C’est sur le parking du circuit Carole que l’on a fait sa connaissance, et ce alors qu’il venait de nous passer sous le nez avec sa machine qui ressemblait à… Une Zero Engineering personnalisée ?

Dans l’ensemble, celle-ci nous évoquait un caractéristique « samurai chopper ». Néanmoins à y regarder de plus près, les traitements de surface, la forme de l’échappement comme celle du filtre à air, la transmission finale, etc… Une foule de détails ne semblait pas d’origine. Nous l’avons donc abordé pour en savoir plus ; et l’explication fut rapidement obtenue.

De fait, notre camarade rêvait déjà d’une de ces bécanes bien avant que Absolut Cycles n’en devienne l’importateur (par conséquent bien avant qu’elles ne soient disponibles dans l’Hexagone). Or, en 2008, c’est l’opportunité d’acheter 7 000,00 EUR une Softail pas mal accidentée (en l’occurrence une FXSTS de 1992) qui lui permit de sauter le pas. La partie cycle et la carrosserie avaient certes quelque peu morflé… Cependant le bloc de 1340 cm3, comme sa boîte à 5 vitesses, n’avait pas une égratignure. Et les papiers étaient heureusement livrés avec !

« Dans la foulée, j’ai passé commande d’un roller kit auprès du siège de la société fondée par Shinya Kimura, désormais établie à Las Vegas. Et en le faisant expédier à l’adresse de mon bureau, j’ai par miracle échappé aux frais de douane. »

Si de nombreux périphériques (comme le filtre à air hypercharger par exemple) ont été prélevés sur la donneuse estampillée Harley-Davidson, d’autres (manquants ou perfectibles) ont par contre été chinés à droite, à gauche. C’est notamment le cas de ces échappements minimalistes fournis par L&L Choppers, et déposés chez Zindy, à Arcueil (94), pour être recouverts d’un chrome noir du plus bel effet.

Il ne restait alors plus qu’à se lancer dans l’assemblage de ce Meccano géant. Pour cela Fred a pu compter sur les conseils de son ami Alain, mécanicien de son état. Ainsi que sur l’aide de Daniel (membre des Triplettes de Bonneville), pour gérer la mise en peinture et la délicate question du faisceau électrique. Mais la transmission finale aura donné du fil à retordre, à ce trio d’acolytes.

« Si un bloc Evolution se greffe presque tout seul dans le châssis d’une Type 5, d’origine, son pignon de sortie de boîte est prévu pour une courroie. Tandis que les Zero Engineering sont habituellement équipées d’une traditionnelle chaîne… »

Notre camarade a pris le parti de rester sur la première option. Et mon humble avis me dicte qu’il a eu bien raison ! Plus propre, plus silencieuse, plus durable… Et nécessitant moins d’entretien ; selon moi la courroie n’offre que des avantages. Je m’étonne d’ailleurs de voir si peu de constructeurs (non ricains) proposer ce dispositif sur leurs motos. Suzuki LS 650 Savage (baptisée Boulevard S40 outre-atlantique) ; Bmw F800 ou Scarver… Quelles autres exceptions connaissez-vous, à ce qui semble être une règle interdisant l’emploi de cette technologie en dehors du nouveau monde ?

Quoi qu’il en soit, décision aura été prise d’installer ici une poulie de Sportster d’occasion. En définitive, avec 29 dents au niveau de l’arbre, et 55 au niveau de la roue arrière, le rapport de démultiplication reste identique à celui de la Softail Springer ayant offert son groupe propulseur. En revanche, il restait encore à dénicher une courroie appropriée…

« Après quelques recherches, c’est chez Sorba Distribution que j’ai trouvé la solution. Sous la forme d’un ruban de 29 mm de large, 1 610 mm de long, et équipé de 115 crans séparés par un pas de 14 mm. »

Tout n’aura donc pas été évident, avec ce projet. Toutefois, celui qui l’a mené peut se targuer de rouler sur une bécane unique. Laquelle fait se retourner pas mal de têtes ! Bien qu’il l’ait pour ainsi dire construit de ses mains, et malgré la revente de pas mal de pièces issues de sa base esquintée (même la fourche – pourtant mochement vrillée – ayant trouvé preneur)… Cet engin lui aura quand même coûté la bagatelle de 15 000,00 EUR ; à peu près. Mais est-ce vraiment cher payé, pour être l’un des tout premiers, sinon le premier, à fouler le sol français au guidon d’une Zero Engineering sur mesure ?

A propos de Susokary :

Ch'timi né en 1978, et motard depuis le berceau qu'aura été le panier de mes vieux, j'ai commencé à rouler de mes propres roues en Honda QR 50, et chevauche aujourd'hui une Kawasaki W650 qui ne demande qu'à être customisée. Encore une "bratstyle à deux balles" ? Web monkey de métier, amateur de bière et passionné de moto, autrefois brasseur de "Chicks and beers", désormais au guidon de "Un pneu dans la tombe", j'apporte ma modeste pierre à l'édifice de quelques entreprises œuvrant dans l'univers motocycliste.

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