Ah vous n’étiez pas au courant ? Ca fait pourtant près de 10 ans que ça dure, le Belgian Classic TT (dont l’amusante description mérite d’être lue), près d’une décennie que nos voisins belges organisent leur propre Tourist Trophy sur le circuit routier de Gedinne.
Si cette piste vallonnée a une longueur et une notoriété bien inférieures à celles du tracé de l’île de Man, l’évènement n’en vaut pas moins le déplacement. En témoignent les très nombreux Anglo-Saxons qui, à chaque édition, n’hésitent pas à traverser la Manche avec leurs machines d’avant 1972, critère imposé par le règlement. Il s’agit donc bien d’une course de motos anciennes (et de side-cars vintage), comptant d’ailleurs pour le championnat Classic Bike et le Challenge CRMB (Classic Racing Motorcycles Belgium), mais ouverte à tous, puisque l’on peut y prendre part en souscrivant simplement une licence à la journée ! A bon entendeur…
Voilà 2 ans que je souhaitais personnellement y assister (à défaut de pouvoir y participer pour le moment avec ma bécane trop « moderne »), tant pour admirer la bagarre entre les pilotes que pour profiter de l’ambiance dans le paddock, décrite de manière générale comme ultra conviviale. Oui mais voilà, en 2013 des problèmes mécaniques m’ont empêché de prendre la route, et cette année j’ai été contraint d’assumer mon devoir familial…
Déçu de ne pouvoir immortaliser ces moments pour vous j’avais alors jeté une bouteille à la mer. Elle est parvenue jusqu’à Mosieurfran, et celui-ci a généreusement accepté de jouer pour nous les reporters. Voici son compte-rendu :
« Suite à une proposition de Jérôme qui a eu l’air d’apprécier certains de mes clichés, me voilà parti pour le Classic TT de Gedinne, course mythique sur route, accompagné d’une météo pour le moins… Belge ! Celle qui te donne envie de te poser au bar avec une bière même à 10h00 du mat’. Mais à peine mon bracelet au poignet c’est trop tard, je suis mordu !
Ici, point de rats, de pinstriping ou de chrome (note du taulier : une allusion à l’European Hot Rod & Custow Show de Chimay où on était tous les deux), on bricole à même le sol sous une tonnelle à 29,99 EUR, et avec des outils souvent aussi vieux que la brêle qui réclame de l’attention ! La moyenne d’âge est, disons, expérimentée, et les accents fréquemment plus saxons qu’ardennais…
Novice par rapport à ce genre d’événement, je décide de me fier à mes habitudes en situation de reportage. C’est à dire que je commence par déambuler dans les paddocks mousse en main et clope au bec, et bien sûr reflex dans le sac, afin de m’imprégner un maximum de l’atmosphère des lieux.
Les pieds dans la boue mais heureux, je découvre alors des bécanes dont j’ignorais l’existence, et fantasme sur celles que je n’ai encore jamais entendu tourner… Entre les vintage, les post-classics, les 50cc, les 200cc, les 350cc, les 500cc et les impressionnants side-cars, il y a de quoi attraper un torticolis !
A force d’entendre rugir toutes ces machines, je me mets en quête d’endroits sympas le long de cette piste à l’ancienne qui comporte plus de 20 virages. Courbes rapides dans la forêt, épingles au milieu des champs, angles droits entre 2 maisons… Les courses sur routes c’est vraiment quelque chose de particulier, et d’impressionnant !
Après des essais le matin sur le sec, la pluie ayant fait son retour les sessions de l’après-midi sont un rien plus scabreuses ! Et là, 2ème claque de la journée, on assiste à un véritable ballet d’acrobates en mode « programme libre »…
C’est des images plein les yeux et le reflex (et les pieds toujours aussi mouillés) que je décide de rentrer, avec une chose sûre en tête : l’année prochaine je suis de retour ! »