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Normandy Beach Race III : GÂÂÂÂÂZ en grand sur le sable !

Normandy Beach Race III : GÂÂÂÂÂZ en grand sur le sable !

En 2021, alors que tout ou presque est maintenant interdit, Ouistreham a de nouveau ouvert sa plage aux monstres mécaniques de Normandy Beach Race, et nous n’aurions manqué ça sous aucun prétexte…

Harley-Davidson, Indian, Triumph, Norton, Ariel, Velocette, Royal Enfield, Jawa, Peugeot, Monet-Goyon, FN et Gillet Herstal, Nimbus, Ural… A l’heure où les circuits sont poussés à la fermeture ici et là, où les véhicules anciens sont de plus en plus mis au ban de la cité, où Monsieur Tout-le-monde ne jure plus que par l’illusion de l’électrique, et où les pires margoulins se livrent sans vergogne aucune au rétrofit, voir s’affronter sur une plage de pures machines d’avant-guerre relève du miracle ! Et ce prodige, qui se produit maintenant depuis quelques années à Ouistreham (a.k.a. Riva-Bella) dans le Calvados, porte un nom : Normandy Beach Race.

Cette manifestation hors du commun, on la doit à trois passionnés d’autos et de motos rétros, et accessoirement amis de longue date : Thomas Hervé, Marc Félix, et Jean-Marc Lazzari (à qui j’ai eu le plaisir de prêter main forte lorsque son Servi-Car s’est retrouvé ensablé). Ce dernier, installé aux Etats-Unis, voilà un lustre leur fait découvrir « T.R.O.G. » : The Race Of Gentlemen. Seuls frenchies alors inscrits à l’évènement, ils prennent évidemment leur pied ! L’ambiance est folle, le temps semble s’être arrêté quelque part dans les années 40 ; et les voilà propulsés avec leur bolide devant des dizaines de milliers de spectateurs anonymes, mais aussi le gratin américain de la mécanique vintage. Mordus, c’est presque naturellement qu’ils décident d’employer leur adoration et leur énergie communes pour implanter un spectacle similaire chez nous, sur notre propre littoral.

Les départs arrêtés sur le sable, ça ne date pas d’hier. C’est une très ancienne discipline des sports mécaniques, probablement née aux U.S. au début du siècle dernier, et qu’on retrouve rapidement sur le Vieux Continent. Il faut dire que les routes de l’époque n’étaient pas vraiment conçues pour atteindre des vitesses folles… Daytona, en Floride, en reste l’épreuve la plus célèbre. Mais on peut également citer l’île de Fanø au Danemark, par exemple, Pendine Sands au pays de Galles, ou encore, plus surprenant peut-être, la « Course de la liberté » organisée en 1919 sur la plage de La Baule, afin entre autres de divertir les boys qui patientent encore de pouvoir rentrer chez eux, entre la signature de l’armistice et celle du traité de Versailles.

« Normandy Beach Demo ? »

Il n’est plus question aujourd’hui de compétition. Sur 200 m, sans podium ni chrono, avec un terrain de jeu difficile, et des participants qui peuvent légitimement souhaiter ménager leurs précieux engins, le show est plutôt bon enfant. Quelques pilotes n’hésitent toutefois pas à faire leur numéro, à bord d’un hot rod ou d’un belly tank, seul à bécane ou en duo sur un side-car, en nous offrant des démarrages pied-tôle ou poignée dans le coin, de bons gros dérapages en bout de ligne droite, et globalement un zeste d’exubérance dans leur prestation. Quant à celui que j’ai aperçu tentant vainement de refermer sa portière qui s’ouvrait en roulant, il n’a pas manqué de me rappeler ce fou rire que j’ai chopé en plein cinoche de Mouscron, alors qu’était projeté « Le Mans 66 » (désolé pour le spoiler, les retardataires…).

Finalement, le spectacle réside surtout dans le côté fresque historique grandeur nature, lequel nous transporte 70 ans en arrière. L’exigence des organisateurs porte en premier lieu sur les autos (pré-49) et les motos (pré-47), qui se doivent d’être period correct, depuis leurs freins impérativement à tambours jusqu’à leurs éventuelles pièces racing. Mais elle concerne aussi l’apparence des coureurs et de leurs teams : tenue vintage exigée ! Et la même règle s’applique aux photographes et aux vidéastes accédant aux paddocks et à la ligne de départ. Cette profusion de looks rétros ajoute évidemment au charme de l’ensemble, au caractère photogénique de Normandy Beach Race. Même dans le public, il se trouve des quidams pour se prêter au jeu et enrichir le décor, le plus souvent avec un goût authentique… De temps en temps en frisant le cosplay.

L’attraction s’étend au-delà de la piste habituellement dévolue aux chars à voiles. Et entre deux runs endiablés, il est possible d’admirer d’autres bagnoles de collection (pré-64), un car show s’étendant sur tout le front de mer. Sont également présents quelques exposants et commerçants, bien sûr, tout comme les incontournables food trucks et autres buvettes, fatalement victimes de l’affluence, pris d’assaut. Car oui, il y a du monde ! Il faut dire que cet évènement, associatif, a en plus le mérite d’être gratuit, chose rendue possible notamment par l’implication de dizaines de bénévoles… Bravo et merci à eux. Et quand cesse le vacarme des affrontements, que le bruissement des vagues reprend sa place, même une partie du public met la main à la pâte en aidant à nettoyer la plage à peine souillée. On dit au revoir à ces espèces d’arénaires en voie de disparition, en nourrissant l’espoir que l’année prochaine les mêmes courses pourront se tenir là, que cette expérience pourra redevenir une tradition.

« A suivre… »

A propos de Susokary :

Ch'timi né en 1978, et motard depuis le berceau qu'aura été le panier de mes vieux, j'ai commencé à rouler de mes propres roues en Honda QR 50, et chevauche aujourd'hui une Kawasaki W650 qui ne demande qu'à être customisée. Encore une "bratstyle à deux balles" ? Web monkey de métier, amateur de bière et passionné de moto, autrefois brasseur de "Chicks and beers", désormais au guidon de "Un pneu dans la tombe", j'apporte ma modeste pierre à l'édifice de quelques entreprises œuvrant dans l'univers motocycliste.

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