Juste quelques photos prises à Normandy Beach Race, d’une moto britannique d’avant-guerre, un peu racing, un peu custom, et surtout carrément cool !
Matchless ? AJS ? Les logos au sommet du bidon et sur le carter de magnéto semblent se contredire. Mais il faut dire qu’à partir des années 30, ces marques ont eu une histoire commune et partagé quelques modèles. C’est en 1931 que les frangins Collier, fondateurs de la première, prennent le contrôle de la seconde tandis que la fratrie Stevens est au bord de la faillite. Conscients bien sûr du palmarès passé de leur acquisition, les nouveaux patrons n’ont pas manqué d’en exploiter le nom en compétition, et d’en coller le sigle sur des bécanes de plus en plus performantes, jusque dans les années 60.
Justement, l’exemplaire sur lequel je me suis arrêté avait l’allure d’une moto de course d’avant-guerre. Peut-on imaginer plus « à l’ancienne, piégeuse, bruyante et caractérielle », que ça ? Elle m’a immédiatement tapé dans l’œil, avec sa savoureuse patine et ses quelques détails rock & roll. De toute évidence peinte à la main, des scallops sur le réservoir aux « 50 » ornant ses plaques numéros, elle était dans un jus magnifique, elle avait tout pour me plaire. Les mascottes BP et Esso lui ajoutaient une touche surannée et enfantine, les lettrages au marqueur indélébile un côté potache et irrévérencieux.
Malheureusement, « Swing Swing » et/ou « Built by Mano » ne font remonter aucun résultat pertinent, via mes moteurs de recherche habituels… Aussi je dispose de très peu d’infos concernant cette machine d’époque bien tapée. Posée sur le sable de la belle plage de Riva-Bella, je ne crois pas qu’elle ait pris part aux runs. Elle servait plutôt de faire-valoir à un stand de t-shirts, lequel aurait probablement pu me renseigner… Seulement il faisait soif, au moment de voler ces images, et les copains m’attendaient déjà pour l’apéro ! Je suis sûr que vous me comprenez.
Bref, je vous ai parlé de ma virée à Normandy Beach Race ; eh bien voici une bécane qui sur place a su retenir mon attention. Avec son châssis rigide simple berceau, sa fourche Girder (à parallélogramme), la forme de son bac à huile, ou encore la position de sa génératrice d’allumage, je soupçonne qu’il s’agit d’une type G90, propulsée par un monocylindre de quasi 500 cm3 à soupapes en tête. Mais n’étant pas expert en la matière, si des spécialistes veulent me contredire, qu’ils n’hésitent pas à mettre leur grain de sel en commentaire ! En espérant que les plus puristes nous épargneront leurs réflexions concernant la personnalisation de cet engin…
« Les apparences ;
Et les préférences ;
Ont trop d’importance ;
Acceptons les différences…C’est vrai ;
Faut de tout, tu sais ;
Faut de tout, c’est vrai ;
Faut de tout pour faire un mooonde ! »
🎵
Edit du 23 novembre 2021 :
Propriétaire identifié !
Il s’appelle Bruno, mais attribue le mérite de cette réalisation à son pote Manoel…
« Hello Jérôme,
Tu n’as pas dit beaucoup de conneries.
C’est une AJS 250 de 1932, à l’origine, avec soupapes à ressorts externes.
Pour garder intact l’aspect de ce très joli moteur, Manoel lui a greffé un 350 de 1940.
C’est lui, l’artiste.
Nous sommes partis d’un cadre et d’une fourche qui traînaient dans l’herbe…
Ce monstre de puissance développe dorénavant 27 chevaux, marche à merveille, et quel look ! »
Nous sommes d’accord.